Depuis plusieurs siècles, la France, comme d'autres pays, est sujette à l'immigration. Mais curieusement, selon les moments de l'histoire, on n'a pas le même regard sur les étrangers. Entre 1914 et 1918, ou entre 1939 et 1945, on porte un intérêt à la chair à canon, aux troupes nécessaires à la défense de la patrie. Cet intérêt se fait très accueillant. En ces moments-là, l'étranger devient notre frère, notre frère d'armes. Et l'unanimité est extraordinaire. Tout à l'heure, le rapporteur a cité un exemple datant d'avant la Guerre de 14. Mais, quand les ouvriers français demandaient que leurs collègues étrangers épousent le même combat, ils demandaient une égalité de droits et de devoirs, ce que nous continuons de faire. Il n'y a donc pas de contradiction. C'est bien cette égalité que nous réclamons. C'est une égalité de droits et de devoirs. Une vraie égalité.
Lorsque, dans des périodes de développement économique, on a besoin d'une force de travail, alors les immigrés, d'origine européenne ou non, sont les bienvenus. Il est même un éminent responsable de votre majorité, M. Juppé, qui déclarait il y a quelques années : « Nous aurons besoin d'un flot d'immigration pour faire face aux besoins de main-d'oeuvre. » C'est bien lui qui l'a dit. Ce n'est personne d'autre.