Monsieur le ministre, vous ne répondez pas à notre collègue. Personne ici ne conteste la nécessité de reconduire les étrangers en situation irrégulière. Le problème est que vous avez introduit une méthode nouvelle – faire du chiffre – qui vous conduit à faire n'importe quoi. Vos administrations travaillent sous pression, et bien souvent, pour atteindre les objectifs que vous leur fixez, elles expulsent de telle manière que le juge, lorsqu'il est saisi, est amené à les condamner, et que les expulsés concernés reviennent sur le territoire.
Cette politique du chiffre est la même que celle que vous menez en matière de sécurité. En vertu de la « bâtonnite » que vous leur imposez, des policiers multiplient les contraventions afin de remplir des objectifs chiffrés qui n'ont plus aucun sens.
Nous sommes, nous parlementaires, conduits à intervenir en permanence auprès de vos services pour vous signaler des procédures d'expulsion réalisées dans l'urgence, donc n'importe comment, et vous êtes vous-même très souvent contraint de revenir sur vos décisions.
La mécanique infernale dans laquelle vous plongez vos services aboutit à des situations ubuesques inverses de celles recherchées.
(L'amendement n° 119 n'est pas adopté.)