Cet amendement, qui précise que « La politique migratoire ne saurait faire l'objet d'aucun objectif chiffré de performance, notamment en matière de reconduite à la frontière », constitue un volet important de l'orientation générale de la politique migratoire française. En effet, la mise en oeuvre des lois sur la maîtrise de l'immigration se traduit par des expulsions expéditives, parfois violentes. Les médias ont pu alerter l'opinion sur des situations extrêmes : étrangers travaillant et payant rigoureusement leurs impôts, peur extrême provoquée par les contrôles, situation des familles dont les parents sont séparés. Pour autant, les contrôles et les interpellations se poursuivent quotidiennement.
L'objectif expressément poursuivi par le Gouvernement est d'atteindre des quotas de reconduite à la frontière et de pouvoir annoncer régulièrement le respect de ces quotas. Cette manière de traiter ceux qui ont choisi notre pays pour travailler et réussir ne ressemble pas à l'image que j'ai de la France. La rupture avec notre tradition d'accueil et de protection de la personne humaine entame le respect qu'inspirait notre pays à l'étranger. Par crainte des contrôles, nombre d'étrangers n'accèdent plus aux soins et s'enferment dans la peur et la psychose. C'est indigne du pays de l'esprit des Lumières et des droits de l'homme. Pour les étrangers, pour tous ceux qui sont appelés à mettre en oeuvre cette politique au quotidien, il est temps de mettre fin à cette politique que vous menez. C'est pourquoi, mes chers collègues, je vous propose d'adopter cet amendement.