Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, le succès du mouvement associatif ne se dément pas, ce dont je voudrais attester en citant quelques chiffres. Entre septembre 2006 et août 2007, le nombre de créations d'associations a atteint un nouveau record avec 70 000, soit 3 % de plus que durant l'année précédente.
À la fin de l'année 2007, on recensait un million d'associations qui employaient au total plus de 1,5 million de salariés, ce qui représente un poids économique comparable à celui de l'agriculture. Près d'un Français sur deux est aujourd'hui adhérent ou sociétaire d'une association. L'INSEE estime pour sa part que l'emploi associatif représente en France 6 à 8 % de l'emploi total.
Les associations jouissent d'une image très positive dans l'opinion. Les scandales de l'ARC au début des années 1990 ou, plus récemment, de l'arche de Zoé, n'ont pas entamé leur crédit et, selon un sondage réalisé à l'automne 2007, deux tiers des Français déclarent leur faire confiance. Ce dynamisme et cette cote de popularité sont un signal rassurant pour notre pays. On évoque souvent « l'individualisme triomphant », mais le succès remporté par les associations témoigne qu'il existe, à l'inverse, une forte aspiration au « vivre ensemble » et au « construire ensemble » par le développement de projets collectifs.
C'est cette aspiration qui conduit chaque année plusieurs milliers de jeunes à s'enrôler dans le secteur associatif en acceptant des salaires souvent médiocres en rémunération de CDD, bien souvent non renouvelés. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Cette précarité, qui n'a cessé de croître depuis l'arrivée au pouvoir de la majorité actuelle, leur réclame de faire preuve du plus grand dévouement et de la plus grande abnégation.
En vérité, les gouvernements qui se sont succédé depuis 2002 ne semblent pas avoir saisi la contribution essentielle des associations au bien-être social.