Près d'un Français sur trois, soit 31 %, a déjà retardé ou renoncé à l'achat de prothèses dentaires, et 29 % à l'achat de lunettes.
Un quart des Français ont déjà retardé ou renoncé à une consultation chez un spécialiste ou un dentiste ; 17 % ont déjà renoncé à une consultation chez un médecin pour des raisons d'éloignement géographique.
De même, il ne faut pas oublier que trop de médecins refusent de prendre en consultation les titulaires de la CMU, et ce sans aucune sanction à ce jour.
Nous pourrions évoquer les dépassements d'honoraires, sans tact et sans mesure, toujours non sanctionnés et qui participent à la difficulté d'accès aux soins, en particulier dans nombre de départements où l'ensemble des médecins de spécialité sont en secteur 2.
Enfin, contrairement à ce que vous déclariez, madame la ministre, dans La Tribune d'hier, les franchises médicales, véritables taxes sur les malades, n'ont fait que renforcer l'inégalité d'accès aux soins.
Comment ne pas s'étonner que, dans votre présentation du PLFSS, le 29 septembre 2008 à Bercy, vous n'ayez pas prononcé une seule fois les mots « accès aux soins» et « désertification médicale» ? Comment ne pas s'étonner que, dans le projet de loi de finances de M. Fillon et de M. Woerth, les mêmes thèmes n'aient pas été abordés ? Je dois reconnaître, madame la ministre, que vous avez parlé tout à l'heure de « désert médical », mais en faisant référence à votre intervention lors de l'examen du PLFSS de l'année dernière.