Hier soir, le docteur Préel avait eu un diagnostic un peu rapide sur la « lourdeur de pensée » d'un certain nombre de nos collègues. Je me suis demandé si je n'avais pas la même lourdeur de pensée en n'imaginant pas que la pénibilité et l'invalidité, ce soit la même chose. Peut-être était-ce l'heure tardive ? Ou peut-être ma lourdeur de pensée était-elle due au fait que j'ai entendu tellement de choses agressives vis-à-vis des fonctionnaires, dont faisait partie mon père ?
Si j'explique cela, c'est aussi parce que, dans nos réunions d'associations de victimes de l'amiante – je le dis à ceux de nos collègues qui sont proches du patronat –,de plus en plus de petits patrons viennent adhérer à ces associations.
Ce ne sont pas les patrons des fonds de pension, que l'on ne voit jamais et avec lesquels on ne peut pas discuter : le seul risque qu'ils courent est d'être ensevelis sous les bénéfices qu'ils vont toucher. Ce ne sont pas non plus ces patrons qui touchent les retraites « chapeaux », dont l'épaisseur est telle qu'ils seront protégés de tout, bien mieux que par un casque de chantier ! Ce ne sont pas non plus les titulaires de parachutes dorés, qui ne risquent qu'une légère fracture du tibia si le parachute s'ouvre mal. Ce sont les petits patrons qui se baladent encore dans les ateliers, ce sont par exemple les carrossiers qui vont souffrir de cancer de la vessie dans les années qui viennent.
Méfiez-vous, mesdames et messieurs de la majorité : quand on a tendance à trop soigner la crème, le lait vient à bouillir et tout commence à s'effondrer. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
(L'amendement n° 467 n'est pas adopté.)