Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, chers collègues, nous entamons aujourd'hui la discussion du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2009.
Il s'agit d'un moment majeur de l'année parlementaire puisque nous sommes appelés à nous prononcer sur la somme considérable de 442 milliards d'euros. Chacun de nos concitoyens est concerné puisqu'il s'agit des dépenses prises en charge par la collectivité nationale concernant la santé, la retraite et la famille. Nous devons assurer leur financement et leur répartition en sachant qu'elles dépendent de la situation économique, de l'emploi, et qu'elles pèsent aussi sur le coût du travail.
Ce projet comporte, même s'il ne résout pas tous les problèmes, notamment dans le domaine de la santé, de nombreuses avancées : recherche de l'efficience pour la maladie ; prise en compte du déficit général et de celui du FFIPSA ; amélioration pour les petites retraites, notamment agricoles, les pensions de réversion les plus modestes, l'emploi des seniors ; création de lits et places pour les personnes dépendantes ; garde des enfants. J'y reviendrai au cours des débats.
Mais, d'emblée, je souhaiterais indiquer que ce projet nous plonge dans une certaine perplexité. La crise financière et économique est grave. Les recettes ont été bâties sur des hypothèses économiques pour le moins incertaines. (« Eh oui » sur les bancs du groupe SRC.) Les recettes pour 2009 et les prévisions pluriannuelles sont certainement, hélas, surévaluées : croissance de 1 % pour 2009 puis 2,5 % pour les années ultérieures ; masse salariale évaluée à 3,5 % en 2009. Or un point de masse salariale correspond à 2 milliards d'euros.
Le Gouvernement se veut volontariste et optimiste. C'est logique, nécessaire peut-être, mais fort peu réaliste.