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Intervention de Alain Vidalies

Réunion du 14 septembre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Rappels au règlement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Vidalies :

Monsieur le président, la réponse que vous venez de faire au président de notre groupe avait un sens du temps de l'ancien règlement. Autrefois, on avait effectivement des incertitudes sur ce qu'allait être la durée du débat. Aujourd'hui, la seule chose qui est certaine, c'est que nous ne pourrons pas parler plus que le temps que vous avez bien voulu octroyer à chacun des groupes. Notre temps de parole est décompté, et nous délibérons sous la pression du sablier, ce qui constitue une circonstance singulière.

Le problème n'est donc pas celui-là. Vous savez parfaitement combien de temps le débat va durer. Simplement, vous avez décidé, ou plus exactement, « on » a décidé, que le vote devait avoir lieu demain, à quinze heures. À partir de là, peu importe que l'on soit amené à débattre dans des circonstances totalement indignes, pas seulement pour nous, mais pour l'ensemble des parlementaires !

Y a-t-il un sens à ce que nous engagions maintenant, à seize heures vingt, un débat dont nous savons que vous avez probablement l'intention de le voir s'achever demain matin vers sept heures ? Naturellement, nous allons participer à ce débat. Mais tout cela est-il digne ? Ce passage en force est-il digne d'une assemblée ? C'est la seule autorité qui vous reste, celle qui consiste à essayer de nous broyer et de nous amener dans cette situation-là. Mais franchement, vous pourriez partir de l'idée que les groupes ne vont pas parler plus de temps que celui qui leur a été octroyé, et organiser les choses dans la dignité, et non en fonction d'une échéance déjà arrêtée.

Si vous voulez, ce que nous regrettons, laisser beaucoup trop de Français penser que cet endroit est, au fond, un théâtre d'ombres, où les jeux sont faits d'avance, où le débat n'a pas d'importance et où la seule chose qui compte, c'est d'arriver au bout, vous n'avez qu'à continuer comme cela. Vous prenez une lourde responsabilité.

Dans tous les cas, nous vous demandons de respecter la dignité du Parlement et des parlementaires. Vous pouvez nous imposer le temps programmé, mais vous ne pouvez pas nous imposer le programme du Président, ni ce que vous avez choisi. Sur un débat aussi important, les Français ont droit à un autre traitement de leur Parlement. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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