Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Alain Vidalies

Réunion du 13 septembre 2010 à 21h30
Réforme des retraites — Avant l'article 25, amendement 459

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Vidalies :

Vous n'aviez pas expliqué à ce moment-là comment on allait passer de la pénibilité à l'incapacité. Jamais vous ne l'avez dit. Vous vous êtes mis en totale contradiction avec tous les travaux qui faisaient consensus, non pas parce que vous auriez changé d'approche ou de convictions, mais parce que votre réforme est une réforme comptable. Lorsque vous avez examiné ce qu'était la réalité de la pénibilité et voulu prendre en compte ces travaux, vous avez cherché combien de personnes avaient été exposées à ces facteurs de risques et pour lesquelles il faudrait maintenir la retraite à soixante ans. Vous avez alors découvert que ce n'était pas 30 000 personnes par an ; vous avez découvert la réalité de la vie des ouvriers et des employés.

S'agissant du travail atypique, 3 700 000 salariés déclarent travailler de nuit ; pour l'exposition aux produits toxiques, ce sont 1 700 000 personnes ! Nous sommes bien loin du traitement homéopathique que vous proposez, uniquement pour ceux qui seraient déjà atteints.

Vous avez donc renoncé, mais si vous aviez le droit de renoncer au motif que cela aurait coûté trop cher – même si, bien sûr, nous n'aurions pas été d'accord – ce qui est terrible, c'est que vous continuez à prétendre que vous faites une grande réforme sociale. Or cette réalité, qui transparaît dans les rapports de M. Lasfargues et de M. Struyou, vous n'allez pas la changer : elle existe. M. Jacquat le savait parfaitement, M. Poisson l'a écrit dans son rapport. Vous avez renoncé, car votre seule ligne de conduite c'est, d'une part, de prendre l'argent du fonds de réserve des retraites ; d'autre part, de réaliser le maximum d'économies dans un minimum de temps, donc de passer à la retraite à soixante-deux ans en permettant au moins de gens possible de prendre leur retraite à soixante ans. Ces gens-là, ce sont des ouvriers, surtout des ouvriers qui ont supporté pendant leur vie des conditions de travail difficiles, qui ont souffert et dont l'espérance de vie en bonne santé a été réduite.

Voilà pourquoi votre discours sur la pénibilité est inacceptable. Vous aviez le droit de changer d'avis et c'est ce que vous avez fait mais ne continuez pas à parler de pénibilité : vous avez trahi l'esprit même de la négociation sur la pénibilité et des travaux du COR. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion