Nous sommes face à deux approches totalement différentes, qui opposent deux cohérences : celle du projet soutenu par le Gouvernement et celle que nous proposons.
Lorsqu'on nous interroge sur la contradiction que certains voudraient relever entre le maintien du nombre d'annuités, y compris résultant de la réforme de 2003, et la retraite à soixante ans, la réponse est évidemment dans une approche totalement différente de la pénibilité dans sa définition et dans son amplitude. L'idée d'une réforme juste est que les ouvriers et les employés, ceux qui ont aujourd'hui les carrières professionnelles les plus difficiles, puissent partir à soixante ans et à taux plein. Cela part d'un constat que vous ne pouvez pas ignorer, celui de la différence d'espérance de vie.
Nous avons déjà abordé cette question dans des conditions qui ne me paraissent pas satisfaisantes - je les qualifie même d'inquiétantes - et en nous fondant sur les travaux de l'INED sur la différence d'espérance de vie. Je rappelle en effet que l'espérance de vie à trente-cinq ans pour un ouvrier est de vingt-quatre ans, alors qu'elle est de trente-quatre ans pour un cadre supérieur. Cela veut dire qu'il y a dix ans de différence d'espérance de vie en bonne santé entre un ouvrier et un cadre supérieur.
Lorsque nous avons abordé cette question, M. Leonetti a eu des propos…