Les hôpitaux publics assurent l'essentiel des urgences, la totalité de l'accueil des patients en situation de précarité pour un coût supérieur de 30 % au coût moyen. Il faut suspendre la convergence intersectorielle, arrêter une échelle de coût pour le public d'une part, pour le privé d'autre part. Il faut aussi établir des bases de comparaison objectives, en tenant compte des missions respectives, mais aussi des charges externalisées par les cliniques, notamment les honoraires et les prescriptions. Il est également nécessaire de revaloriser les rémunérations des praticiens hospitaliers. Est-il raisonnable que les radiologues exerçant dans le privé, sans gardes de nuit et de week-end, disposent d'un revenu moyen de 200 000 euros par an, alors que, à l'hôpital public, leur salaire est trois fois moindre ? Est-il acceptable que le groupe Générale de Santé ait reversé 420 millions d'euros à ses actionnaires en 2006, au moment où l'asphyxie guette nombre d'hôpitaux publics ?
La situation des hôpitaux, le sous-financement de la prévention, les investissements à réaliser pour répondre à l'extension des déserts médicaux, la majoration de l'aide à l'acquisition d'une mutuelle pour les 8 % de familles et le million d'enfants pauvres qui ne bénéficient pas de la CMU complémentaire justifient que de nouveaux moyens soient trouvés pour l'accès de tous à des soins de qualité.
Vous avez abandonné, semble-t-il, votre projet de TVA sociale, qui aurait pesé sur le budget de la majorité des ménages. Après l'avoir un moment agitée pour donner l'impression que vous vous intéressiez aux inégalités face à la santé, vous avez abandonné le bouclier sanitaire concernant le reste à charge…