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Intervention de François Cornut-Gentille

Réunion du 26 juin 2008 à 15h00
Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale — Déclaration du gouvernement et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Cornut-Gentille :

Ignorer la réalité budgétaire ne peut conduire qu'à des déconvenues.

Pourtant, plusieurs points du Livre blanc indiquent clairement que la dimension budgétaire n'a pas été l'unique déterminant. J'en veux pour preuve le maintien de la dissuasion en dépit de son coût, le choix d'un renforcement significatif des moyens alloués à la recherche, au renseignement et aux équipements, la sanctuarisation des économies budgétaires qui seront conservées au sein même du ministère. Ainsi, la pression budgétaire n'a pas conduit à des renoncements mais plutôt à faire des choix d'avenir et à les justifier.

J'ai entendu notamment M. Dupont-Aignant dire qu'avec les orientations du Livre blanc, la France baisserait sa garde et rétrograderait en tant que puissance militaire. C'est un grand classique qu'on entend toujours à chaque exercice de ce style. En 1994, on a entendu que le Livre blanc était un coup mortel porté à la capacité militaire de la France. Et ce fut la même ritournelle au moment de la professionnalisation.

On a pu observer depuis, au contraire, que la France a été présente sur tous les terrains et que notre armée est respectée dans le monde entier.

Par la critique de la diminution des capacités militaires est visée notamment la baisse de l'objectif de projection de 50 000 à 30 000 hommes. Est-ce une véritable baisse ? Chacun sait bien que l'objectif de 50 000 hommes n'était pas atteignable. Celui de 30 000 hommes demeure lui-même extrêmement ambitieux, de même que la capacité d'envoyer 70 avions de chasse en opération.

En définitive, l'armée dessinée par le Livre blanc est plus compacte et plus réactive. Ce n'est pas en effet le volume de l'outil de défense qui fait son efficacité, mais sa capacité à réagir rapidement à des menaces aussi diverses qu'inattendues.

Si cette réforme est très ambitieuse, son succès suppose de relever quatre défis majeurs. Pour produire pleinement ses effets, elle doit être menée intégralement et respecter la cohérence stratégique d'ensemble. Si elle est fragmentée, partiellement remise en cause ou trop étalée dans le temps, elle ne produira pas les résultats attendus. Sa mise en oeuvre, qui ne fait que commencer, est un exercice extrêmement exigeant. C'est pourquoi, dans le cadre de la mission de suivi qui nous a été confiée par le président Teissier, Bernard Cazeneuve et moi-même serons extrêmement attentifs à sa bonne exécution.

Le premier défi à relever est d'ordre budgétaire. La prochaine loi de programmation militaire et le budget 2009 doivent être conformes à la ligne tracée. Cela suppose, en particulier, que les crédits exceptionnels prévus pour passer la bosse budgétaire soient au rendez-vous. Il faut cependant aller plus loin. En pratique, le plus important, c'est que l'exécution budgétaire soit sans faille. Et pour tenir les engagements solennels du Président de la République, il est indispensable que les relations entre le ministère du budget et celui de la défense évoluent.

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