Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, l'article 5, le coeur même de la réforme, relève l'âge légal de départ à la retraite à soixante-deux ans. C'est une réelle injustice.
Aujourd'hui, notre pays compte environ quatre millions de personnes au chômage ou qui travaillent à temps partiel sans l'avoir choisi. Parallèlement, la crise financière et économique a creusé les déficits – cela a été longuement rappelé – et mis fin – provisoirement du moins, car nous restons méfiants – à la croyance ultralibérale selon laquelle la capitalisation serait l'avenir.
On l'a vu, les discussions menées ont pris la forme de communications unilatérales du Gouvernement. C'est ce qu'ont fortement exprimé les salariés et leurs organisations syndicales.
Une autre solution aurait consisté à tendre vers plus d'harmonisation et de simplification, tout en respectant le choix des salariés. Car, comme nous l'avons rappelé hier, nombre d'entre eux perçoivent de petites retraites issues en moyenne de deux ou trois régimes différents. Cette situation résulte notamment de la mobilité professionnelle. Or cette hétérogénéité conduit à s'interroger sur la pertinence de l'objectif fixé par le Gouvernement, qui consiste à uniformiser les âges de départ à la retraite. En effet, l'âge moyen de départ varie en réalité selon le montant des retraites ainsi disponibles.
À l'inverse, on aurait pu envisager une clarification doublée d'une personnalisation du système de retraite, afin que chaque futur retraité connaisse à tout moment ses droits à la retraite, quel que soit son statut. Dans ce système, les travailleurs auraient accumulé tout au long de leur vie et de leur carrière professionnelle les cotisations retraite, salariales et patronales sur un compte individuel administré par l'assurance vieillesse, leurs contributions bénéficiant chaque année d'un taux de rendement réel égal ou supérieur à l'inflation, garanti par l'État…