Sur un sujet de cette importance, nous pourrions éviter, des deux côtés, certaines outrances.
Nous discutons de l'avenir de notre système de retraite. Celui-ci a fait l'objet de nombreux débats, non pas en 1993, mais en 2003 – c'était un débat approfondi – et au début de ce quinquennat. Nous en reparlons donc aujourd'hui. Vous prétendez depuis le début de cette discussion avoir le mérite de mener cette réforme des retraites, alors que nous n'aurions rien fait et vous ne cessez de nous reprocher notre supposée inaction par rapport aux initiatives que vous auriez prises.
Or la question qu'il faut se poser est celle de savoir pourquoi nous devons à nouveau débattre d'une réforme des retraites et pourquoi, par conséquent, nous ne pouvons pas reconnaître le mérite que vous vous attribuez.
La première raison tient au fait que si nous débattons à nouveau de cette question des retraites c'est que la situation financière de nos régimes s'est encore profondément dégradée, au-delà de ce qui avait été annoncé. Or, si cette dégradation est sans doute liée à la crise, elle vous est aussi très largement imputable. Si l'on veut éviter les polémiques pour s'en tenir à l'évolution des déficits de nos comptes sociaux comment ne pas voir en effet que le creusement de ces déficits, y compris pour le système des retraites, avant commencé à s'opérer avant que la crise n'intervienne ? Vous ne méritez donc pas de félicitations particulières.