…au moment où François Fillon a présenté sa réforme, qui avait précisément pour objectif de résoudre entièrement le problème démographique à l'horizon 2020. Or, non ce seulement ce problème n'est pas résolu, mais il est demeuré identique à ce qu'il était il y a quelques années. Le déficit est ainsi de même nature qu'il y a sept ou huit ans, sans qu'on puisse l'imputer à la crise. Ce n'est pas nous qui le disons, monsieur le ministre : les chiffres sont têtus et ils démontrent que votre politique n'a abouti à aucun résultat, puisque le déficit a commencé à se creuser en 2005. Quant aux rapports de la Cour des comptes, ils soulignent que le déficit actuel n'est dû que pour un tiers aux effets de la crise. Votre logique, qui consiste à fonder l'ensemble de la réforme sur une approche démographique, est donc totalement inadaptée.
Par ailleurs, vous ne prenez pas en compte l'évolution sociale de notre pays. En effet, ce qui est en jeu, c'est la possibilité de partir à la retraite à soixante ans pour des hommes et des femmes qui, parce qu'ils ont commencé à travailler jeunes ou ont été formés à leur métier par l'apprentissage, ont, dès aujourd'hui, un nombre de trimestres largement suffisant pour pouvoir prétendre bénéficier de leurs droits sans avoir à prolonger leur activité deux années de plus. Ce sont ces hommes et ces femmes que nous voulons défendre, car ils ont besoin d'une protection, et cette protection, c'est le rempart que constitue la possibilité de partir à la retraite à soixante ans. L'âge légal actuel est le bouclier social des plus modestes, de ceux qui ont commencé à travailler jeunes !