…ni aucune concertation préalable avec les acteurs locaux. De même, les personnels militaires et civils de la défense ont-ils été consultés, via leurs syndicats, au sujet de la suppression de près de 54 000 postes en sept ans ? Pas davantage ! À l'image de la réforme de la carte judiciaire, celle de la carte militaire fait fi des préoccupations des professionnels directement concernés.
Les fédérations syndicales s'étaient pourtant unies pour adresser à Nicolas Sarkozy une lettre commune, dans laquelle elles exprimaient leurs inquiétudes. Si le haut de la hiérarchie militaire a été entendu sur des considérations d'ordre technique et de stratégie, les personnels civils et militaires, eux, ont été négligés et leurs familles, oubliées.
Les fédérations syndicales avaient pourtant prévenu : « Les conséquences sociales et économiques pour l'emploi et les salariés du ministère de la défense, ceux des sociétés nationales que sont NEXTER, l'ancienne Direction des constructions navales et la Société nationale des poudres et explosifs, ceux des entreprises sous-traitantes et des collectivités locales, seraient catastrophiques. » Un groupe anonyme d'officiers supérieurs et de généraux dénommé Surcouf a même été jusqu'à fustiger les décisions présidentielles.
À présent, c'est le contenu même de ce Livre blanc que je veux dénoncer, et je ne vous cacherai pas que nos motifs de désaccords sont nombreux. Mais je ne les énumérerai pas pour pouvoir m'attarder davantage sur ce qui rend la doctrine de défense du Gouvernement inacceptable. C'est une doctrine militariste et atlantiste qui rejette la nécessité d'une politique mondiale solidaire, d'une politique de paix, de coopération et de conciliation.
La guerre ne peut pas être considérée comme un moyen pour arriver à une fin. Ce n'est que l'ultime échec des rapports entre les peuples.