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Intervention de Philippe Folliot

Réunion du 26 juin 2008 à 15h00
Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale — Déclaration du gouvernement et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

Certains critiquent ce Livre blanc, argumentant qu'il répond uniquement à des nécessités d'ordre budgétaire et que c'est cet objectif de réduction du budget qui a commandé les réformes proposées.

Je ne le pense pas et je dirai même plus : je m'étonne d'une vision aussi peu réaliste des choses. Car nous devons avoir le courage de reconnaître et d'accepter que les difficultés budgétaires ne font que commencer. Et si nous, centristes, demandons depuis longtemps l'instauration de la fameuse règle d'or, entendue comme l'équilibre des budgets en fonctionnement, c'est bien par souci de rendre ces difficultés moins pesantes et inévitables. Doit-on rappeler que la seule charge des intérêts de la dette est plus importante que le budget de la défense ? Cela n'est pas acceptable et ne saurait durer.

En ce sens, la volonté de réorganiser l'armée et la défense à des fins, notamment, d'efficacité budgétaire ne me semble pas du tout condamnable, bien au contraire. Toutefois il doit absolument y avoir un continuum entre le Livre Blanc, la réforme générale des politiques publiques et, demain, la loi de programmation militaire. On ne peut atteindre les objectifs du Livre blanc que par rapport à la nécessité de réussir la RGPP défense. L'un et l'autre sont intimement liés.

Il ne faut pas laisser croire que l'efficacité de notre armée et de notre défense tient uniquement au nombre de ses militaires. Elle tient tout autant à leur motivation et à leurs équipements, aujourd'hui trop souvent obsolètes, M. le Premier ministre l'a rappelé à l'instant. Nous devons donc mieux gérer, et la défense a son rôle à jouer, comme chacun des autres ministères, ni plus ni moins. Je souhaite naturellement qu'on n'en demande pas plus aux militaires qu'aux diverses composantes de la société civile, l'armée ayant déjà fait beaucoup en matière d'économies et de rationalisation. Oui, l'armée a déjà fait une grande part de sa RGPP au moment de la professionnalisation. Je sais que de nouveaux efforts peuvent être consentis sans altérer la qualité de notre défense, bien au contraire. Mais il faudra être très juste et équilibré, car il ne serait pas acceptable de demander aux militaires de faire plus d'efforts qu'aux autres.

Je ne peux alors qu'espérer que les 54 000 suppressions de postes annoncées se fassent avec intelligence, sans compromettre l'opérationnalité de nos forces, défendue à juste titre par le Livre blanc, et en mettant en place l'accompagnement social auquel ont droit nos militaires, accompagnement légitime auquel François Sauvadet, ici présent, est particulièrement attaché.

Heureusement, le ministre et le Président de la République ont donné des garanties quant au budget de la défense, qui ne sera pas diminué et sera même augmenté quand la situation financière aura été redressée, nous l'espérons, à partir de 2012. Pour être en mesure d'atteindre cet objectif, nous devons gérer plus efficacement notre budget. Il sera donc maintenu à son niveau actuel, l'intelligence étant d'utiliser les économies réalisées, notamment par la déflation des effectifs et la vente d'actifs immobiliers, pour les réinjecter dans d'autres domaines de la défense comme le matériel, l'entraînement et la condition militaire.

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