Développer l'information des salariés sur leurs droits à la retraite est certes une bonne chose, mais votre texte, monsieur le ministre, ne va pas assez loin.
Comme nous le constatons en matière de parcours professionnel, les salariés de notre pays ignorent la plupart du temps quels sont leurs droits. La complexité du système est telle qu'il est parfois difficile de s'y retrouver.
Par ailleurs, la nature même du marché du travail rend désormais les trajectoires professionnelles aléatoires et mouvementées. Carrières en pointillé, temps partiel, périodes plus ou moins longues de chômage modifient la constitution des droits à la retraite des salariés.
Il est donc indispensable qu'ils puissent obtenir, et cela vaut en particulier pour les polypensionnés, une information détaillée et régulière sur leur situation et, naturellement, une information sur la législation en cours.
Nul n'ignore en effet qu'une retraite se prépare et s'anticipe. Pour ce faire, il faut avoir une idée du montant de sa future pension, d'où l'importance cruciale de l'information. C'est pourquoi l'amendement que nous vous proposons vise à compléter le droit à l'information.
Il nous semble essentiel d'informer les salariés chaque fois qu'une modification d'ordre législatif, réglementaire ou conventionnel intervient, car chaque réforme apporte son lot de changements, dont les conséquences modifient la donne sur le montant des pensions et sur les conditions d'ouverture des droits à la retraite.
Comme pour la formation professionnelle, les bénéficiaires du droit à l'information sur la retraite ne seront pas ceux qui en ont le plus besoin, c'est-à-dire les salariés les plus précaires et les plus fragilisés.
Si nous insistons sur cet aspect, c'est parce que nous considérons que le droit à l'information des salariés est un élément central du dispositif de retraite choisie que nous proposons dans notre projet.
Bien informé, le salarié est maître de sa carrière professionnelle et donc de sa retraite, et c'est en toute connaissance de cause qu'il peut décider de prolonger sa carrière ou de partir à la retraite.
Monsieur le rapporteur, monsieur le ministre, vous avez objecté en commission que cette information générale était d'ores et déjà assurée par le site internet du GIP Info-retraite, mais tous les territoires, malheureusement, ne sont pas couverts par le haut débit. Je peux en témoigner, étant élue d'un territoire de montagne, en Ariège. Si les assurés comptent uniquement sur le site internet du GIP pour avoir des informations sur leur retraite, ils vont attendre un certain nombre d'années. Il y a par ailleurs des personnes qui n'ont pas toutes les facilités pour avoir un outil informatique à leur disposition ou, simplement, le maîtriser, d'où l'intérêt d'adopter notre amendement.