L'article 3 comporte de bonnes choses en matière d'information des assurés sur les divers régimes de retraite, et pourra être complété par les amendements que nous proposerons tout à l'heure, mais il révèle aussi, en creux, les énormes faiblesses de votre texte.
En effet, que pourra dire votre préposé à l'information aux personnes qui auront cumulé des années durant de petits contrats sans arriver à décrocher un contrat durable, à celles qui travaillent moins d'un mi-temps depuis des années sans pouvoir donc valider leurs trimestres, à tous ceux et à toutes celles qui subissent le temps partiel, souvent séquencé en plusieurs missions étalées dans la journée, sans possibilité réelle de compléter leur fiche de paie, à tous ceux et à toutes celles qui, au-delà de 45 ou 50 ans, ne retrouvent plus d'emploi stable, et à bien d'autres encore que les aléas de la vie économique et sociale ont rejetés aux marges du système de l'emploi durable et de la protection sociale ?
Votre préposé à l'information devra les informer, dit le texte, sur les dispositifs leur permettant d'améliorer le montant futur de leur pension de retraite, mais de quoi disposera, dans ses tiroirs, ce malheureux préposé ? De minuscules mesurettes et de plates excuses : « Je suis désolé, madame, monsieur, mais, pour vous, je n'ai rien de mieux. »
En effet, vous savez très bien que, faute d'une véritable politique de l'emploi, qui irait à contre-courant de la précarisation que veulent imposer aujourd'hui les puissances économiques et financières, votre réforme ne fera qu'accroître la pauvreté de toutes ces catégories de personnes.
Votre réforme de 2003 a échoué, faute d'une politique forte en matière d'emplois. Celle d'aujourd'hui, non adossée à un plan de lutte contre la précarité, crée un toboggan vers la pauvreté pour des millions de chômeurs, de précaires et de salariés à temps partiel, dont le nombre ne cesse de grossir, et vous le savez parfaitement.
Vous renforcez sciemment la pauvreté, alors que vous ne cessez de protéger les grandes fortunes. Ne venez pas dans quelques années faire mine de découvrir les problèmes quand le nombre de retraités bénéficiant seulement du minimum vieillesse aura totalement explosé.