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Intervention de Alfred Marie-Jeanne

Réunion du 9 septembre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlfred Marie-Jeanne :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mon objectif n'est pas de jeter systématiquement de l'huile sur le feu. En revanche, quoi qu'on dise ou qu'on pense, il en a manqué dans les rouages de la concertation, car, si je ne m'abuse, personne n'a, en fait, contesté le bien-fondé d'un débat de fond sur la réforme des retraites. Plusieurs logiques et les choix qui en découlaient étaient possibles. Hélas ! la rigidité et le parti pris l'ont emporté dès le départ. Là, réside l'erreur originelle. Ensuite, la procédure hyper accélérée imposée a ajouté au risque de voir la réforme en partie bâclée. Enfin, le principe de base rappelé en exergue du projet de loi précise bien que le modèle par répartition est fondé sur la solidarité, qui est donc le pilier, le poto mitan, comme on dit en Martinique. La solidarité serait un vain mot, si les revenus les plus conséquents n'étaient sollicités qu'à la marge après les largesses octroyées.

Cela dit, je voudrais rappeler un certain nombre de problèmes qui restent toujours en suspens à ce jour en Martinique. Permettez que je revienne sur une question posée en avril 2009 au ministre de l'agriculture de l'époque, Michel Barnier, à qui je signalais que, pour des raisons diverses, les retraités agricoles ont des revenus n'atteignant même pas le minimum vieillesse. Le ministre a confirmé qu'en effet, dans les départements d'outre-mer, il n'y avait pas jusqu'ici de régime spécifique pour les retraités agricoles. Ne pas prendre en compte, comme je l'avais demandé, le sort de ces personnes qui ont tant bossé, qui ont été tant exposées aux produits toxiques – je n'en dis pas plus – est un comble ! Elles ne bénéficient pas d'une affiliation à la Mutuelle sociale agricole. Cela explique que la retraite complémentaire instituée pour les salariés relevant de la MSA, et prise en 1975, n'a jamais été étendue à la Martinique. Je renouvelle, là aussi, la prise en compte de cette demande.

En outre, je rappellerai le cas des marins pêcheurs qui relèvent, il est vrai, d'un régime spécial. Ils doivent cotiser vingt-cinq années pour une retraite à taux plein. Cela peut paraître, de prime abord, alléchant. Mais, là encore, du fait du manque de cotisations suffisantes, leurs pensions n'atteignent pas le minimum vieillesse. Je demande une nouvelle fois que cette catégorie ne soit pas écartée du champ de la réforme.

Enfin, il est une mesure qui avait été reconnue comme très pertinente à l'époque et qui a été supprimée en 2007 : le congé solidarité. Cette mesure avait un rapport concret avec le départ à la retraite. Chaque départ en préretraite était subordonné à l'embauche d'un salarié de moins de trente ans. De 2002 à 2006, toujours à la Martinique, plus de 1 200 personnes ont bénéficié de la mesure, dont la moitié concernait les préretraites et l'autre moitié l'embauche. Le moment n'est-il pas propice pour remettre sur le tapis cette mesure qui ferait d'une pierre deux coups ? Nous réitérons, là encore, notre demande, monsieur le ministre, en espérant qu'elle sera prise en compte aujourd'hui dans le cadre de cette réforme.

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