Je vois que M. Bur suit mes paroles avec beaucoup d'intérêt et je l'en remercie !
Monsieur le ministre, je tiens à vous remercier pour votre bel élan de sincérité de ce matin : les trois millions de manifestants d'avant-hier y seront sûrement très sensibles. Vous nous avez clairement expliqué, en répondant ce matin à nos arguments, qu'en réalité votre projet n'est pas fait pour construire un plan destiné à sauver les retraites par répartition : il s'agit bel et bien d'un plan de rigueur.
Ce matin, vous avez présenté la facture de la crise aux victimes de la crise de deux façons.
Si l'on fait l'addition de ce qu'a coûté aux finances publiques le paquet fiscal de l'été 2007, on doit approcher les 34 milliards – je parle sous le contrôle de Pierre-Alain Muet. En « mangeant » dès aujourd'hui le Fonds de réserve des retraites qui s'élève à 34 milliards, vous allez solder le passif du paquet fiscal. Et, pour l'avenir, vous décalez l'âge de départ à la retraite de deux ans. Autrement dit, pendant deux ans, vous ne paierez pas les retraites. C'est aussi bête que cela… Vous faites de la trésorerie, et c'est de cette manière que vous rétablissez les équilibres.
Il s'agit donc bel et bien d'un plan de rigueur destiné à camoufler et solder, au moins jusqu'en 2012, la gabegie dont vous avez fait preuve. Voilà pourquoi nous pensons qu'il faut voter contre ce texte et qu'il faut proposer un contre-projet qui regarde à l'horizon 2025 et au-delà, ce que les Français ont bien compris puisqu'ils sont 62 % à demander que le mouvement social de mardi dernier se poursuive. Nous sommes à leurs côtés. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
(L'amendement n° 223 , repoussé par la commission et le Gouvernement, n'est pas adopté.)