Vous répétez que la situation démographique des années à venir justifie vos mesures en vous appuyant sur les politiques menées chez nos partenaires européens. Pour nous, ce n'est pas un argument. Ce n'est pas parce que certains pays mènent une mauvaise politique que nous sommes fondés à les imiter.
D'abord, les données démographiques sont totalement différentes d'un pays à l'autre. À quoi sert de comparer la France à l'Allemagne, dont la population diminue depuis les années soixante-dix, alors que celle de notre pays est en augmentation régulière ?
Il est regrettable d'ailleurs que le COR n'ait pas souhaité faire de simulation sur la base du niveau actuel de l'indice de descendance finale, qui est de 2,14 pour les femmes nées en 1957, et une estimation d'un taux de 2 pour les femmes des générations suivantes, conformément au bilan démographique 2007 de l'INSEE. En effet, les calculs du précédent rapport du COR, réalisé avant la crise, avaient démontré que le passage d'un taux de descendance finale de 1,7 à 1,9 entraînait une diminution de 40 % des besoins de financement à l'horizon 2050.
Vous nous dites que l'augmentation de l'espérance de vie justifie l'augmentation du nombre d'années de travail. Justement non, car l'augmentation du nombre d'années au travail aura précisément comme conséquence la diminution de l'espérance de vie, et surtout de l'espérance de vie en bonne santé.