Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Francis Vercamer

Réunion du 7 septembre 2010 à 21h30
Réforme des retraites — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrancis Vercamer :

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, chacun peut le constater au fil des interventions qui rythment ce débat, les problématiques que s'efforce d'aborder ce projet de loi et les enjeux auxquels il entend répondre sont d'une indiscutable complexité.

Parmi les sujets les plus difficiles qu'il nous est donné d'examiner, figure la question de la pénibilité au travail. L'idée que l'âge de départ à la retraite puisse être modulé en fonction de l'usure subie par le salarié au cours de sa carrière professionnelle semble pourtant, au premier abord, relever du simple bon sens. Pour nombre de nos concitoyens, et nous partageons cette opinion, il s'agit en effet d'une mesure de justice. Mais, une fois le principe posé, les modalités de sa mise en application sont plus hasardeuses et supposent une réflexion très précise.

Comment, en effet, prendre en compte les facteurs de pénibilité auxquels sont exposés chaque jour un certain nombre de salariés ? De quels facteurs parle-t-on ? Comment évaluer la pénibilité au travail ? L'accès anticipé à la retraite est-il la réponse la plus appropriée ? Quels outils est-il nécessaire de mobiliser pour mieux la prendre en compte ?

Les questions sont nombreuses et les réponses doivent impérativement dépasser les seules pétitions de principe. C'est tout d'abord l'intérêt des salariés, car il existe d'indéniables situations d'altération précoce de la santé des travailleurs liées à l'exercice d'une activité professionnelle, situations que nous devons impérativement mieux prendre en compte. C'est également celui des entreprises, car personne n'a intérêt, pour des raisons évidentes d'attractivité, à laisser perdurer ou se développer l'image de métiers ou de filières où l'activité serait réputée pénible.

C'est la raison pour laquelle nous estimons que la pénibilité au travail est une question globale, qui ne peut être abordée uniquement sous l'angle de la réparation, c'est-à-dire de dispositifs de cessation anticipée d'activité et d'accès à la retraite. C'est une de nos demandes fortes dans le cadre de ce débat : la pénibilité au travail doit être appréhendée davantage sous l'angle de la prévention. Il convient en effet de renforcer les dispositifs qui permettront de poser les bons diagnostics dans les entreprises et dans les branches, afin d'améliorer les conditions de travail. Ainsi que le Conseil économique, social et environnemental l'a récemment souligné à propos du travail de nuit, la pénibilité n'est pas suffisamment prise en compte dans l'organisation du travail.

Les débats des derniers mois ont, à notre sens, trop lié pénibilité et retraites. N'en déplaise à nos collègues de gauche, associer systématiquement les deux sujets est réducteur et contribue à caricaturer le débat.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion