Nous refusons ce projet de loi. Il faut le retirer, monsieur le ministre. J'ai le souvenir d'un ministre de l'intérieur, en 2005, qui s'appelait Nicolas Sarkozy et qui expliquait au Premier ministre de l'époque, face à la montée de la mobilisation contre le CPE, qu'il fallait savoir retirer un projet. Nicolas Sarkozy président ferait bien de se souvenir des conseils de Nicolas Sarkozy ministre !
Comme Roland Muzeau l'a souligné en présentant notre motion, votre gouvernement est en sursis : c'est votre majorité, le Président de la République lui-même qui le disent ! On ne connaît pas la date du remaniement de ce gouvernement en sursis ; elle est au bon vouloir du Président. En tout état de cause, aux yeux de l'opinion publique, aux yeux de notre peuple, votre gouvernement n'est plus légitime pour passer cette loi. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC. – Exclamations sur les bancs des groupes UMP et NC.) Vous êtes disqualifiés : les plus grandes confédérations syndicales elles-mêmes ne veulent plus discuter avec vous sur ce texte !
Notre renvoi en commission a un sens : c'est le retrait de ce projet, l'arrêt de nos travaux pour les reprendre sur un nouveau texte, qui soit une réforme de fond – elle est possible. Avec une proposition de loi présentant un financement pour le maintien de la retraite à soixante ans, les députés communistes et du parti de gauche montrent qu'il est possible de conduire une réforme juste et efficace dans ce pays, et c'est pour cela que nous souhaitons que le débat ait lieu sur le fond, non sur des miettes, comme cela va se passer parce que vous ne pouvez faire autrement, compte tenu de la mobilisation, que vous espériez bien moins importante.
Au nom du groupe GDR, mes chers collègues, je vous invite à voter cette motion de renvoi en commission. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)