Or, durant de nombreuses années, ce problème n'a jamais été reconnu – et vous savez de quoi je parle, madame la ministre, puisque vous avez été ministre de la défense pendant cinq ans.
Il y aura donc toujours besoin de dispositifs de sécurité et de justice pour faire respecter la loi, mais il faut le faire dans tous les domaines, et nous ne devons pas, je le répète, laisser s'installer l'idée qu'il peut y avoir deux poids et deux mesures.
Je voudrais aborder la question de la prévention. Évidemment la loi et la peur de la sanction ont un rôle préventif : ils ont, en tout cas, un caractère dissuasif à l'égard de certains actes de délinquance et de violence. Le droit a aussi cette utilité, et c'est tant mieux. Toutefois, nous savons bien qu'une politique de prévention ne peut se résumer à cela. Les politiques sociales ou les politiques éducatives jouent, par exemple, un rôle fondamental. Dans les territoires où nous sommes élus, nous avons tous rencontré des exemples de l'efficacité de la détection des problèmes au plus tôt, du travail en commun des différents services de l'État et des divers intervenants éducatifs, policiers et sociaux, dans les cellules de veille, lorsqu'elles existent. Pourquoi, dans ce cas, ne pas avoir généralisé la prévention ? Pourquoi donner moins de moyens pour cette politique ? Nous avons défendu les RASED, les réseaux d'aide et de soutien aux élèves en difficulté, que M. Darcos, ministre de l'éducation nationale, a supprimés : voilà un dispositif qui permettait non seulement de détecter les problèmes de certains jeunes qui décrochaient mais surtout de les remettre sur la voie d'une scolarité normale par une action pluridisciplinaire ! (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe UMP.)