Le scandale de l'amiante a causé 150 000 morts en France, soit l'équivalent des pertes militaires françaises en 1940. Tous les deux ou trois jours, on découvre un faire-part de décès lié à l'amiante dans l'édition dunkerquoise de la Voix du Nord. J'ajoute qu'il existe d'importantes inéquités territoriales en matière de retraite : le report de l'âge légal aura une forte incidence à Dunkerque. Il ne faut pas non plus oublier que l'espérance de vie des victimes de l'amiante est de 62,5 ans, ce qui ne leur laissera bientôt que six mois de retraite, sauf dispositions particulières.
Afin d'éviter de nouveaux scandales, nous proposons que la forme et le contenu du dossier soient fixés par la puissance publique.
Le premier amendement adopté par notre commission tendait à améliorer l'information de nos concitoyens sur l'incidence, en matière de retraites, d'un certain nombre de phénomènes tels que le chômage et les études. J'avais proposé un sous-amendement tendant à ce que la pénibilité du travail et l'exposition aux risques soient prises en compte, mais il a été refusé. Dans le cas de l'amiante, certains savaient, mais ils se sont tus par faiblesse, comme la médecine du travail, ou bien par goût du profit, et ceux qui ne savaient pas meurent. Pour éviter la répétition d'un tel drame, nous proposons que les travailleurs soient informés tous les cinq ans du contenu de leur dossier d'exposition aux risques.