Cela commence un peu, mais ils ne sont pas encore élevés.
Nous allons aussi assister à un effondrement de la parité euro-dollar, qui risque de peser encore un peu plus sur la compétitivité des entreprises françaises et des entreprises européennes en général. Et là, monsieur le ministre, vous qui êtes généralement un homme prudent, je vous trouve imprudent. Notre rapporteur général l'a rappelé à plusieurs reprises, il n'est pas réaliste, dans cette situation, de prévoir pour 2010 une baisse de 2,7 milliards des intérêts de la dette. Vous ne pouvez faire une telle prévision, monsieur le ministre, qu'en avançant l'hypothèse extrêmement dangereuse d'une poursuite de l'augmentation de la part des taux d'intérêt à court terme, qui est déjà passée de 10 à 20 % en deux ans. Pour être précis, elle est passée de 100 à 200 milliards, sur un total d'un peu plus de 1 000 milliards à la fin de l'année 2008.
Je pense que nous prenons là un risque considérable. À moyen terme, il n'est pas raisonnable d'équilibrer la dette avec une telle structure. Je vous mets en garde sur ce point. Nous avons eu de très mauvaises nouvelles en 2008, puisque tout le dérapage de la dépense de fonctionnement de l'État vient de là : 3,3 milliards en 2008. Je suis de ceux qui craignent beaucoup, dans les deux ans qui viennent, une très forte hausse des taux d'intérêt. Par conséquent, il ne faut pas jouer la carte d'une part croissante de la dette à court terme. Cela vous arrangera dans l'immédiat, monsieur le ministre, mais cela vous plombera d'ici deux à trois ans.