Le niveau des pensions ne baissera pas, madame Filippetti, il augmentera plutôt du fait du relèvement de l'âge du départ à la retraite : les salaires de référence seront en général plus importants, tout comme le nombre de points accumulés au titre des retraites complémentaires. Le COR a montré que les retraites connaîtront une augmentation générale hors inflation durant les vingt prochaines années. Du reste, la réforme Balladur ayant indexé les pensions sur l'inflation, il ne peut y avoir de décrochage par rapport au pouvoir d'achat.
Au sujet du Fonds de réserve pour les retraites, je crois que tout a été dit. Je ne peux entrer dans votre logique car celle-ci exclut toute réforme. Nous entendons répondre à la fois à la crise économique et à la crise démographique. La crise économique aura un impact durable sur les régimes de retraite. Même en cas de reprise, on ne pourra inverser rapidement la chute de la masse salariale. Le problème s'étendra sur dix ans : il faut agir en conséquence.
Le rapporteur général l'a souligné, monsieur Eckert, nous ne sommes pas dans une logique de PLF rectificative ou de PLFSS rectificative. Les mesures financières, parmi lesquelles le relèvement de la tranche supérieur de l'impôt sur les revenus, trouveront naturellement leur place dans le budget qui vous sera présenté en octobre. Cela dit, on ne découpera pas forcément les choses : le Gouvernement mettra en place les « tuyaux » nécessaires pour apporter à la CNAV une compensation à juste proportion et pour que le produit de ces mesures soit exclusivement réservé aux retraites.
Il convient sans doute de traiter la question des pluriactifs, monsieur Michel Bouvard, même si le statut des auto-entrepreneurs apporte déjà des solutions.
Monsieur Mariton, le texte prévoit la création, à côté du COR qui est un organe technique, d'un comité de pilotage des régimes de retraite. Il me semble important de procéder à une discussion annuelle, notamment avec les partenaires sociaux, sur l'évolution de la situation, et d'envisager d'utiliser tel ou tel levier si les choses ne se passent pas comme prévu. Si j'ai souhaité ce rendez-vous régulier, c'est pour dédramatiser le plus possible le débat sur les retraites comme on l'observe dans beaucoup d'autres pays. De même que la retraite n'est pas un drame, les solutions pour pérenniser notre système par répartition ne constituent pas forcément un drame national. Il faut simplement adapter les dispositions en fonction de l'évolution de la vie.