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Intervention de Pierre-Alain Muet

Réunion du 20 juillet 2010 à 9h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Alain Muet :

J'approuve ce qui a été dit par M. Ayrault. Cela étant, je voudrais formuler devant M. Woerth quelques observations sur ce projet.

Cette réforme est injuste – nous aurons l'occasion d'y revenir – et elle n'est pas financée. Or on ne peut pas discuter d'une réforme des retraites sans examiner la question des recettes. Ce projet n'était pas urgent au point d'en débattre au cours de l'été : il s'agit d'une réforme à long terme ; le débat aurait dû se tenir à l'occasion de la discussion du PLF et du PLFSS, dans le cadre d'un examen d'ensemble.

En 2011, sur les 30 milliards d'euros de déficit annoncés par le COR, la réforme en laisse encore 25. En 2018, la réforme laisse encore un trou de 15 milliards d'euros sur les 42 milliards de déficit annoncés. Et en 2050, elle laisse un trou de 40 milliards d'euros sur les 80 milliards de déficit annoncés.

Liquider le Fonds de réserve pour les retraites, cela ne s'appelle pas financer. Et vous allez le liquider, sans doute en quelque deux années, alors qu'il avait été créé au bénéfice des générations futures.

En l'espace d'une décennie, ce gouvernement aura doublé la dette de la France : de moins de 900 milliards d'euros en 2002, elle sera passée en juin 2012 à près de 1 800 milliards d'euros. Et ce n'est pas la crise qui explique cette situation : comme l'a rappelé le rapporteur général lui-même, les deux tiers du déficit résultent des politiques menées. On va ainsi laisser aux générations futures des charges d'intérêts qui représentent une fois et demie le déficit des retraites, comme l'indique également un rapport de la Cour des comptes.

Cette réforme est injuste car l'essentiel de l'effort va être demandé aux salariés. Les mesures d'âge, qui représentent 25 milliards d'euros à l'horizon 2018, sont supportées par les salariés, tandis que les revenus du capital ne contribuent que pour 2 milliards d'euros.

Aussi le groupe socialiste a-t-il déposé des amendements qui visent à réaliser une réforme des retraites cohérente et juste, financée à l'euro près à l'horizon 2025.

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