L'objectif à terme, c'est 400 000 soldats afghans. Je peux vous garantir qu'il s'agit désormais d'une vraie armée et que les guerriers afghans deviennent des soldats, qui planifient et mènent l'essentiel des opérations, conscients de la nécessité d'apporter la paix à leur pays. Ils sont d'ailleurs des centaines à le payer de leur vie.
Il est certain que nous avons péché par ethnocentrisme, en voulant plaquer notre système sur un pays « féodal ». Nous avons désormais admis l'idée que les institutions devaient être adaptées à la réalité afghane.
Il ne fait aucun doute – les études le démontrent – que les Afghans aspirent à la paix. Mais ils sont pris entre le marteau et l'enclume. Certes, ils coopèrent avec les forces de l'Alliance : la plupart des opérations sont basées sur des informations données par la population. Mais cette coopération est limitée, dans la mesure où la perspective d'un départ des troupes existe et qu'ils se trouvent sous la menace permanente des Talibans.
Il faut poursuivre notre mission de reconstruction. Pour les maleks que j'ai rencontrés lors de mon avant-dernier déplacement en Surobi, une prise de pouvoir par les Talibans sera évitée tant que nous aiderons à la reconstruction du pays. La pression de la population doit être telle qu'elle oblige les Talibans à désarmer. Il semble que nous ayons pris le bon chemin. À temps ? Je ne sais pas.