Un officier supérieur s'est interrogé publiquement sur la stratégie et les objectifs de notre action en Afghanistan. Qu'en pensez-vous ? Le débat est-il, par principe, exclu ?
Notre accord avec le Tchad, qui date de 1976, a été modifié à deux reprises. Ce que nous en savons laisse penser que les tâches de l'armée française sont limitées à la logistique et à la formation. Or plus de 1 000 soldats français sont présents au Tchad et ont été appelés à intervenir lors des événements de février 2008. Il faut bien sûr les féliciter d'avoir su, dans des conditions difficiles, assurer la protection des ressortissants français et européens. Mais sur quel fondement juridique leur action s'est-elle appuyée ? Rien, dans les accords, ne prévoit ni ne justifie une présence militaire française aussi importante et durable. Existe-t-il une disposition secrète ? Si oui, seriez-vous prêt à la rendre publique ? L'accord avec le Tchad sera-t-il renégocié ? Que prévoira-t-il ?
Lors des événements de février 2008, Ibni Oumar Mahmat Saleh a disparu dans des circonstances où le rôle de soldats français a été évoqué indirectement, notamment par le président Idriss Déby. Celui-ci a déclaré au Nouvel Observateur qu'il avait été amené à prendre un certain nombre de décisions concernant les opposants politiques, en présence de conseillers militaires français. Confirmez-vous la présence à la présidence tchadienne de conseillers militaires pendant les événements ? De qui dépendaient-ils ? Quel était leur rôle ?
Dans un ouvrage récent, le colonel Jean-Marc Gadoullet est présenté comme un proche du président Deby, entretenant des relations bien plus étroites que celles qui existent normalement entre un chef d'État et un conseiller militaire. Je me demande d'ailleurs, monsieur le président, s'il ne serait pas logique que la Commission auditionne le colonel Gadoullet sur le rôle de la France au Tchad.
Dans le journal le Monde, l'ancien ambassadeur de France au Sénégal s'est exprimé de façon claire et sans parti pris sur les relations franco-africaines. Remettant en cause l'influence de réseaux auprès de l'Elysée, il explique que, loin de servir les intérêts de la France comme du temps de Foccart, ceux-ci cherchent à faire valoir des intérêts de tel ou tel régime africain. Que pensez-vous de ces déclarations ?