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Intervention de Hervé Morin

Réunion du 30 juin 2008 à 22h00
Règlement des comptes et rapport de gestion pour 2007 — Défense

Hervé Morin, ministre de la défense :

Très honnêtement, non, même s'il est vrai que l'Iran est en face.

L'accord de défense signé avec les Émirats arabes unis – sachant que tout accord pourra faire l'objet d'une information auprès du Parlement lorsque la réforme des institutions aura été adoptée par les trois-cinquièmes du Parlement – est l'accord qui nous lie le plus de tous les accords conclus par la France. La base d'Abu Dhabi a forcément une signification puisqu'elle concentrera des moyens humains et matériels. Mais avec ou sans base, il nous engage dans toute crise éventuelle dans cette partie du monde. Signé après la guerre du Golfe, il nous a permis de prendre une position exceptionnelle dans cette zone et de nouer un partenariat privilégié tant avec le Qatar qu'avec les Émirats arabes unis, qui est un partenariat stratégique majeur qui n'est pas sans conséquences sur toute une série de sujets.

Concernant Djibouti et la crise avec les Érythréens, la France a apporté une aide logistique et un soutien dans le domaine du renseignement, mais n'a pas participé aux combats.

En matière de MCO, j'ajouterai à la réponse que j'ai faite à Louis Giscard d'Estaing qu'il nous faut encore améliorer le fonctionnement du système. La création, pour l'aéronautique, de la SIMMAD – structure intégrée de maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques de la défense – et du SIAE – service industriel de l'aéronautique –, celle des mêmes services pour l'ensemble des matériels de l'armée de terre, et celle du SSF – service de soutien de la flotte – pour la marine, service qui est une vraie réussite puisque la disponibilité opérationnelle des bâtiments s'est améliorée de façon considérable, devrait nous permettre de parvenir à des niveaux de performance meilleurs.

Les OPINT coûtent 20 millions d'euros par an. Elles ne sont en rien comparables aux OPEX ne serait-ce que parce qu'elles ne donnent lieu, par exemple, ni à bonification ni à augmentation de rémunération. Elles font partie du métier, puisqu'elles consistent à être présent dans des zones où peut exister une menace liée au terrorisme.

Concernant les drones, j'ai demandé une analyse précise du coût du programme de drone de renseignement Advanced UAV, car si l'on a besoin d'un drone, encore faut-il disposer d'une analyse des risques. En accord avec nos amis allemands et espagnols, personne ne prendra de décision d'ici au mois de septembre ou octobre, sachant que d'autres solutions sont proposées par les industriels.

Quant à notre flotte de ravitailleurs, elle a besoin d'être renouvelée. Aucune décision n'a encore été prise, mais il y a de fortes chances que soit retenu le programme MRTT – multi-role transport tanker – qui gagne tous les marchés à travers le monde. Nous examinons les moyens de mettre en place un partenariat public-privé.

En mutualisant tous les services qui peuvent l'être – ressources humaines, finances, alimentation, habillement – les bases de défense permettront de réduire le rapport entre administration centrale et soutien, et forces opérationnelles. Elles assureront l'administration générale et le soutien commun de toutes les formations implantées dans un rayon de trente kilomètres

Il va de soi que le désengagement sera total s'agissant des garnisons quittées. Pour autant, la France conservera la capacité de remonter en puissance autant que nécessaire si une crise majeure survenait, car elle en aura le potentiel, avec son industrie de défense et sa capacité à répondre à la totalité du spectre des opérations.

En tout cas, l'immobilier abandonné sera vendu. Nous réfléchissons d'ailleurs à un montage financier nous permettant de bénéficier du fruit de la vente avant la réalisation de celle-ci.

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