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Intervention de Annick Le Loch

Réunion du 12 juillet 2010 à 21h30
Modernisation de l'agriculture et de la pêche — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnick Le Loch :

Monsieur le président, monsieur le ministre, messieurs les rapporteurs, mesdames, messieurs, je me contenterai pour ma part d'évoquer les poissons.

Tout à l'heure, l'un de nos collègues a parlé des produits de l'agriculture. Je traiterai quant à moi, si vous le permettez, du titre IV, dans lequel treize articles concernent la pêche. Et, puisque l'on parle peu de cette activité dans cet hémicycle – je le dis à chaque fois – et notamment des hommes qui la font vivre, je voudrais y consacrer les quelques minutes dont je dispose.

Monsieur le ministre, vous avez rappelé, en ouverture des assises de la filière pêche et produits de la mer, le 23 juin dernier, combien le Gouvernement était attaché à la pêche. Vous avez dit combien cette activité était stratégique pour la France, dans la mesure où son économie est importante, avec encore un certain nombre de marins, des emplois induits et une activité traditionnelle le long du littoral. Vous avez aussi dit combien vous étiez attaché aux ports artisanaux qui animent le littoral français.

Vous êtes également ministre de l'alimentation. Vous savez donc que nous importons en France 80 % du poisson que nous consommons. Il est bon, aussi, de rappeler combien le poisson joue un rôle important dans l'équilibre alimentaire. Tout cela n'est pas négligeable et il convient en tout cas que notre pays maintienne cette activité le long du littoral. C'est une question d'alimentation et cela concerne non seulement les étals des poissonniers, mais aussi ceux de la grande distribution.

Mon collègue M. Guédon a rappelé tout à l'heure la crise qui est aujourd'hui celle du secteur des pêches, et notamment le manque de visibilité à court terme dont il souffre. Il a rappelé la faiblesse des cours, sans oublier le fait que les navires vieillissent, ce qui met quelquefois en jeu la sécurité des marins. Il a dit que l'on ne construit plus de bateaux aujourd'hui parce qu'il n'y a plus de subventions : le coût d'un bateau neuf est donc exorbitant, et ce d'autant plus que la rentabilité n'est plus au rendez-vous. En effet, le prix de gasoil a beaucoup augmenté, de même que les charges et ce n'est évidemment pas le remboursement du FPAP, le Fonds de prévention des aléas de la pêche, qui va arranger les affaires des patrons pêcheurs, que j'ai rencontrés encore hier : ils sont obligés de rembourser 70 000 euros qu'ils ont perçus au titre de ce fonds.

Il n'y a donc ni investissements, ni renouvellement du matériel. Les outils sont anciens et je ne sais pas ce qu'il adviendra demain si jamais le gasoil se mettait à augmenter de façon considérable, comme cela s'est produit à la fin de 2007 et au début de 2008. La situation serait gravissime et l'activité courrait presque le risque de disparaître.

Je voudrais dire aussi un mot sur l'attractivité du métier, qui souffre énormément de cette situation. Vous le savez, monsieur le ministre, on ne compte plus aujourd'hui le nombre de dérogations qui sont accordées aux marins pour leur permettre de constituer des équipages afin d'aller en mer.

Bref, la situation est assez noire. Malgré tout, il y a quand même encore une certaine dynamique dans nombre de ports français et, quant à moi, je veux croire en cette activité, qui est importante pour notre littoral, en particulier le littoral breton que je connais bien et qui ne peut pas concevoir son avenir sans une forte activité de pêche.

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