Concernant l'IPER, celle-ci a déjà été réduite, mais si l'on pourra allonger la durée d'utilisation du porte-avions avant sa prochaine immobilisation, l'effort budgétaire nécessaire pour être au rendez-vous de l'IPER de 2015 est en tout état de cause impossible à tenir.
Le Livre blanc prévoit, monsieur Diefenbacher, deux bases majeures, l'une sur la façade atlantique et l'autre sur l'océan Indien, c'est-à-dire à Djibouti, et, éventuellement, une base complémentaire de soutien dans la zone sahélienne. Si vous ajoutez à ces bases prépositionnées, le dispositif Guépard, qui permet, dans les quarante-huit heures, de projeter des troupes par exemple en Afrique, vous voyez que la France dispose de moyens que n'ont pas les autres pays et dont ils ont déjà bénéficié, notamment lors de la crise du Tchad au mois de janvier. C'est grâce aux forces prépositionnées directement à N'Djamena et au dispositif Guépard que nous avons été en mesure de sauver l'ensemble des ressortissants des quarante-neuf pays qui vivaient dans cette ville.
Le projet de création d'une base militaire à Abu Dhabi est l'expression concrète de l'accord de défense signé par la France en 1994 – c'est-à-dire avec l'accord de François Mitterrand et d'Édouard Balladur, alors Premier ministre – avec les Émirats arabes unis. Cette base aura une mission de soutien de l'ensemble des forces situées dans la région. Nous avons, en effet, de très nombreux exercices aériens et maritimes en commun tant avec les Koweitiens, les Saoudiens qu'avec les Émiratis, et nombre de coopérants se trouvent dans les différentes armées.
L'accord de défense, extrêmement liant, qui a été signé, permettra de soutenir nos éléments sur place et de répondre à la volonté du Président de la République d'être présents dans cette zone stratégique et, en particulier, dans un pays qui a décidé d'allier Islam et modernité. Toutes les grandes écoles s'installent en effet à Abu Dhabi et dans les Émirats arabes unis, et le tourisme s'y développe.
L'équipement est financé par les Émirats arabes unis pour un coût de fonctionnement qui s'élèvera entre 15 et 20 millions d'euros par an.