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Intervention de Jean-Claude Viollet

Réunion du 30 juin 2008 à 22h00
Règlement des comptes et rapport de gestion pour 2007 — Défense

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Viollet :

Monsieur le ministre, ma première remarque porte sur le volume et la structure de la dépense concernant les OPEX.

Le coût des OPEX ne cesse d'augmenter. Les opérations en Afghanistan se sont élevées à 184 millions d'euros en 2007 et atteindront probablement 256 millions d'euros en 2008, puisque la présence française est renforcée dans ce pays. Si l'on ne change pas la voilure par rapport aux engagements pris, le coût total des OPEX dépassera le milliard d'euros que vous évoquiez tout à l'heure. Or, la voilure, c'est le volume des dépenses.

Quant à la structure de la dépense, elle repose en grande partie sur le surcoût d'entretien des matériels en opération. Une étude des coûts de possession réels – c'est-à-dire en usage – des matériels se révèle nécessaire. Le coût de maintenance des Leclerc au Liban, par exemple, conduit à s'interroger sur la pertinence du maintien en condition opérationnelle des équipements. Il faut également exiger des engagements de résultat de la part des industriels et faire jouer la compétition dans la conduite des programmes. Il ne s'agit pas de mettre mal les industriels, mais il ne s'agit pas non plus de mettre mal la défense nationale.

Deuxièmement, on parle beaucoup des OPEX, et moins des OPINT – opérations intérieures. Or le Livre blanc porte à la fois sur la défense et sur la sécurité nationale. En cas de menace de notre territoire, de catastrophe naturelle ou de crise sanitaire, le coût de Vigipirate grimperait rapidement, ce qui entraînerait des surcoûts. Comment ceux-ci seraient-ils pris en charge ?

Troisièmement, il convient d'ajouter, aux grands programmes que vous avez cités, les ravitailleurs, matériel essentiel pour la mise en oeuvre de toute opération – surtout lorsque l'on parle de deuxième composante aérienne de la force de dissuasion –, et les drones, à propos desquels j'ai pu dire qu'il fallait sortir de l'errance. Plutôt que d'attendre des écrits nombreux sur les drones, le mieux serait de prendre une décision politique, d'autant que l'une des priorités affichées dans le Livre blanc est précisément de développer nos capacités de renseignement, d'observation et d'anticipation.

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