Que n'étiez-vous dans l'hémicycle, monsieur Boucheron, lors du débat sur la réforme des institutions, pour expliquer à vos collègues du groupe socialiste votre position concernant le vote d'une OPEX ! Nous n'avons en effet rien dit d'autre que ce que vous venez d'exprimer. Pour partisan que l'on soit de la transparence, il est des circonstances où elle ne peut être exigée. Lorsque vous débutez une opération, la réaction de ceux que vous avez en face ne sera pas la même s'ils connaissent exactement les forces engagées et les éléments de soutien. Si, lors de l'opération Kolwezi, il avait été su que les paras ne pouvaient compter sur aucun soutien, il n'aurait peut-être pas été possible de sauver l'ensemble de nos compatriotes.
Quelle que soit l'opération, il est des éléments qui ne peuvent être communiqués ou à tout le moins dans des conditions qui garantissent à la fois la protection de nos forces et celle des personnes à secourir. Je suis donc d'accord avec vous : un vote immédiat n'a pas de sens.
Quant à savoir si le vote doit intervenir quatre, cinq ou six mois après le début de l'opération, encore faut-il d'abord s'entendre sur le début du décompte. Est-ce le jour où sont conduites sur le terrain des forces précurseurs – des forces spéciales, par exemple –, celui où commence réellement l'opération avec l'installation de la logistique ou encore celui où l'on considère la capacité opérationnelle – initiale ou totale – atteinte ? En tout cas, votre intervention, monsieur le rapporteur, me fournit des arguments pour le débat qui va débuter cet après-midi au Sénat et où je vais devoir affronter sur ce sujet des amendements du groupe auquel vous appartenez à l'Assemblée.