Nous l'avons fait. Bien sûr, j'aurais voulu faire plus, mais dans cette période où tous les ministères se plaignent, je ne me plains pas complètement.
J'ai tenu à ce que l'intégration du réseau culturel à l'agence soit placée sous l'autorité des ambassadeurs. C'était une promesse, sur trois ans, en dehors des dix expérimentations, c'est l'ambassadeur de France qui sera le maître – pardon pour l'expression – de tout le réseau culturel dans le pays où il sera en poste. Vous aurez à en juger, puisqu'un certain nombre de rapports vous seront remis.
Un deuxième point très important concerne la formation. Nous avons décidé que tous les personnels diplomatiques – il y en aura au moins 4 000 – seront formés avec des programmes très précis, dans les disciplines nouvelles, diplomatiques mais aussi culturelles. Ce n'est d'ailleurs pas très facile. L'agence bénéficiera de cette formation, et d'ailleurs ceux qui sont en formation maintenant et pour quatre mois en bénéficient très fortement.
J'ai donc fait le pari de faire travailler ensemble les diplomates et les gens qui proviennent des réseaux culturels, c'est-à-dire le ministère de la culture, et le ministère des affaires étrangères. Croyez bien que c'était assez inédit, car, contrairement à ce que l'on pense, il y avait une opposition, qui perdure encore. Nous devrons faire nos preuves, et j'espère que nous y parviendrons.
Ce projet de loi ne brade ni n'affaiblit personne. Je pense au contraire qu'il renforce notre diplomatie, notre influence dans le monde, et la compétition s'avère dure.
En ce qui concerne les autres dispositions de la loi, je remercie le président de la commission d'avoir été si précis. Comment pouvez-vous penser, avec la lecture qui vous a été faite d'une rédaction très précise, que nous ayons choisi cette formule plutôt que d'énumérer les professions ? Le Conseil d'État nous a demandé de ne pas le faire, car en énumérant, on léserait, au sein de chaque profession, des gens qui n'y appartiennent pas complètement, et dont il aurait fallu préciser la tâche. Jamais nous ne léserons les journalistes qui font leur métier, et qui prennent donc des risques inhérents à leur profession. Pensez-vous que nous léserons les humanitaires ? Moi qui ai forcé je ne sais combien de blocus, je proposerais une loi qui leur porterait préjudice ?
Nous réunissons très souvent des agences de voyage au quai d'Orsay, ce sont ceux-là, qui ne lisent d'ailleurs pas les conseils aux voyageurs sur le site du ministère des affaires étrangères, que nous souhaitons éclairer. Nous avons des exemples de touristes que nous avons dû rapatrier car la date de leur billet n'avait pas été respectée. Cinquante personnes travaillent nuit et jour dans le centre de crise que j'ai créé à nouveau, car il avait disparu comme par hasard, au service de nos concitoyens qui sont égarés où qui sont otages. En ce jour, où nos journalistes de France 3 sont toujours bloqués en Afghanistan, et où nous ne pouvons pas préciser autre chose que le dévouement acharné que nous mettons à les sortir d'affaire, je vous assure qu'il serait malvenu de dire aux gens qui travaillent pour Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière que nous ne faisons pas tout ce que nous pouvons. J'espère qu'un jour proche, cet acharnement à les protéger sera récompensé, pour eux, pas pour nous.
Pour terminer, je voudrai remercier l'Assemblée, M. Axel Poniatowski, Mme Tabarot et M. d'Ettore. Ce travail a porté ses fruits. Né il y a quelques années déjà, appuyé sur un travail du Sénat, l'Assemblée a complété de la meilleure façon…