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Intervention de Bernard Kouchner

Réunion du 12 juillet 2010 à 21h30
Action extérieure de l'État — Discussion du texte de la commission mixte paritaire

Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes :

Ah ! Alors, entendez-le : cette réforme n'a rien d'idéologique ! Tout le monde savait – et même lorsque j'étais secrétaire d'État auprès de Roland Dumas – qu'il était nécessaire et indispensable d'améliorer notre outil et que, bien sûr, nous allions le faire. Cette bataille mondiale des contenus culturels, des idées et des savoirs nous imposait de le faire maintenant ou jamais. Les nouvelles puissances émergentes dans le monde, ce nouveau système que l'on appelle internet et qui conditionne la vie de centaines de millions de gens, la façon dont les idées circulent et s'imposent sont une compétition à laquelle nous devions participer. Notre influence politique est toujours en jeu dans un monde en mouvement perpétuel et dont les changements, dont on parle tous les jours, sont évidents. Qu'allions-nous faire ? Je vous rappelle – et ce n'est pas un moindre détail – que, nous, les Européens, avons voté en faveur d'un traité dit « de Lisbonne » qui impose à notre regard étonné et à notre diplomatie habituelle une Haute représentante de l'Union européenne. Notre influence, en termes diplomatiques et politiques traditionnels, va devoir s'adapter. Or il y a une chose que la Haute représentante – ou le Haut représentant qui lui succédera éventuellement – ne possède pas, c'est l'action culturelle. Ce combat – cette compétition – va s'installer devant nos yeux et nous devons absolument y répondre.

Je me félicite de la création de l'Institut français, qu'il convient d'appeler ainsi ; j'étais d'ailleurs moi-même partisan de l'Institut Victor Hugo. L'Institut français ou les alliances françaises ont un logo commun, que je vous ai d'ailleurs montré. Ainsi, les 130 ou 140 centres culturels, devenus Institut français, et les 500 alliances françaises vont démarrer et progresser ensemble. Ils ont d'ailleurs commencé à travailler main dans la main et vont préparer des projets en commun.

Des opérateurs modernes et efficaces s'imposaient ; nous en avons, et ils permettront une vraie compétition pacifique avec le British Council, l'institut Goethe et l'institut Cervantès. Je voudrais vous donner quelques chiffres à ce propos : notre budget pour le réseau culturel est de 350 millions d'euros. C'est beaucoup plus que l'institut Goethe ou l'institut Cervantès. Le British Council dispose, lui, d'un budget légèrement supérieur, la langue anglaise, qui fait leur richesse, étant évidemment, et hélas, un peu plus prégnante que la langue française. Mais nous allons nous battre pour que celle-ci progresse. Ne rougissez donc pas des moyens qui manqueraient, cela n'est pas vrai. Bien sûr qu'il manque des moyens, je suis le premier à dire qu'il nous en faudrait plus au ministère des affaires étrangères, mais ne pensez pas que le réseau culturel soit si pauvre que cela ; 350 millions d'euros, c'est déjà beaucoup.

De plus, avec 100 millions d'euros sur cinq ans pour l'action culturelle, nous avons interrompu la chute des investissements dans le réseau culturel, ça n'est peut-être pas suffisant, mais c'est très notable.

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