Monsieur Guilloteau, je partage votre avis sur les OPEX. Ainsi, si la France, membre du Conseil de sécurité des Nations Unies, ne saurait se retirer unilatéralement de l'engagement international que constitue la présence d'une force armée multinationale au Kosovo, la présence de militaires n'y a pourtant plus aucune justification, les missions à exercer relevant désormais de la police et de la justice. Nous avons réduit le plus possible nos forces et faisons pression sur nos partenaires pour des réductions supplémentaires. De même, l'opération Althea en Bosnie-Herzégovine est encore moins justifiée ; la décision a été prise de retirer les 120 soldats que nous y maintenions encore. Nous réduisons aussi au maximum notre présence en Côte-d'Ivoire. Il est en effet inutile de maintenir une structure lorsqu'elle ne répond plus à une nécessité opérationnelle.
Enfin, en Afghanistan, troisième théâtre d'opérations majeur, j'espère qu'en 2011 nous serons en situation de transférer la sécurité de la région de Surobi aux Afghans. Nous en tirerons sans doute quelques économies en 2012.
Monsieur Viollet, nous ne touchons pas au programme satellitaire MUSIS. En revanche, le programme CERES sera vraisemblablement décalé.
Quelle est la situation de la flotte aérienne de combat ? La France a fait le choix du tout Rafale. Le maintien de la chaîne industrielle de Dassault Aviation est donc vital. Or, ce maintien impose la construction de 11 Rafale par an au moins. Nous ne pouvons donc budgétairement pas à la fois soutenir le programme Rafale et rénover les Mirage 2000 D.
Certes, le Mirage 2000 D ne dispose pas de la polyvalence que l'armée de l'air voudrait lui donner, mais la France est-elle dans une situation de menace et d'insécurité telle que tous ses avions de combat doivent être dotés des équipements les plus perfectionnés ?
Enfin, pour des raisons de clarté et de transparence, je précise que l'équilibre de la loi de programmation militaire intègre l'exportation du Rafale et donc l'absence de commandes française pendant deux ans. J'espère que cet objectif sera rempli car il sera extrêmement difficile de trouver des mesures palliatives.
Pour les ravitailleurs MRTT, nous allons tenter d'élaborer un projet commun avec les Britanniques.
La problématique du drone MALE est simple : selon la DGA la première proposition française a un coût de 1,5 milliard d'euros alors que le drone Predator américain, dont chacun s'accorde à reconnaître l'exceptionnelle efficacité en Afghanistan, coûterait autour de 700 millions d'euros. Il me semble qu'il y a une contradiction pour un industriel à demander à l'État de l'aider à exporter ses matériels et, dans le même temps de lui proposer d'acheter un produit qui coûte 800 millions d'euros de plus qu'un produit étranger concurrent. Je note d'ailleurs que la France a déjà acheté à l'étranger, sans que personne n'ait protesté, des avions Hawkeye ou Awacs, produits hautement plus stratégiques que les drones.