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Intervention de Hervé Morin

Réunion du 7 juillet 2010 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Hervé Morin, ministre de la défense :

Les programmes de cohérence opérationnelle seront en effet touchés. Cela dit, nous avons déjà réalisé 260 millions d'euros d'investissement pour les opérations en Afghanistan. Aucun militaire que vous rencontrerez dans ce pays ne vous dira qu'il est mal équipé. Certains des équipements de nos soldats sont même meilleurs que ceux des Américains.

L'hystérésis des programmes d'armement est terrible : il est impossible de revenir sur ce qui a été signé. Nous ne pouvons que travailler à la marge, en décalant certains programmes. Si la rénovation des Mirage 2000 D est décalée, c'est parce qu'elle n'est pas encore signée.

Par ailleurs, les contraintes industrielles de Dassault Aviation imposent la construction, donc la commande, d'au moins 11 Rafale par an. Réduire la commande de Rafale pendant un an ou deux ne réduirait certainement pas la sécurité du pays car nous disposons de Mirage et nous ne percevons aucune menace immédiate à nos frontières. Cela poserait en revanche des difficultés conséquentes à l'industriel.

Madame Adam, le jour de mon départ du ministère de la défense, je ne veux pas que mon successeur le trouve dans la situation que j'ai trouvée à mon arrivée en 2007, avec un besoin de 6 milliards d'euros supplémentaires par an à partir de 2009.

Si je me souviens bien, entre 1997 et 2002, l'exécution de la loi de programmation militaire par le Gouvernement de M. Jospin s'est tout simplement traduite par la suppression d'une année d'équipement, et je n'ai pas le souvenir que le Parlement ait alors demandé la rectification de la loi de programmation militaire en cours.

J'ai effectivement demandé aux états-majors de travailler sur un large éventail de possibilités. Je veux avant tout m'assurer que les choix futurs seront possibles et surtout cohérents.

Si le Président de la République et le ministre de la défense qui seront alors en fonction considèrent, en raison de la situation du pays, que l'effort en faveur de la défense ne doit pas rester ce qu'il est, ils pourront prendre leurs décisions sur la base d'options élaborées au préalable. C'est une démarche responsable.

Cela dit, la stabilité du monde étant soumise à des menaces nombreuses et croissantes, affaiblir de façon significative notre outil militaire, comme tel est le cas dans certains pays d'Europe, me semble relever de l'inconscience.

Je veux toutefois être très clair : jusqu'en 2012, le format des armées ne sera pas réduit au-delà de ce qui est déjà acté et connu.

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