Je ne reviendrai pas sur les questions de personnel, sujet sur lequel je vous ai interrogé hier.
En revanche, sur le plan de la méthode, je crois qu'il faut revenir dès maintenant sur la loi de programmation militaire et le Livre blanc. Les élections de 2012 ne sont pas un motif suffisant pour renvoyer cette décision à 2013. Quels que soient les gouvernements, le format de la loi de programmation militaire n'a jamais été tenu dans son exécution ; l'actuelle LPM n'échappe pas à la règle.
Devant la commission des affaires étrangères du Sénat, le chef d'état-major des armées a exposé, avec beaucoup de doigté mais assez clairement, que si hier la situation était tendue, aujourd'hui elle devenait délicate. Il a indiqué aussi que, même si nous n'en étions pas encore là, il serait prudent d'agir sur les ressources humaines.
Nous savons que les états-majors travaillent à une nouvelle réduction des effectifs. Je sais, monsieur le ministre, que vous n'y êtes pas favorable. Il reste que ce travail est actuellement en cours, pour 2 500 postes dans l'armée de l'Air, 2 500 postes dans la Marine et 5 000 dans l'armée de Terre.
Dans la mesure où nous n'arrivons pas plus à mettre en place le format des armées qu'à effectuer les investissements prévus, il me paraît plus que temps de prévenir, c'est-à-dire de procéder à une adaptation de la loi de programmation militaire. Puisqu'il a été prévu qu'elle puisse être révisée tous les trois ans, procédons à cet exercice dès maintenant. Aujourd'hui personne n'est dupe de la réalité et certainement pas les militaires.
Je vous rejoins sur un point : il n'y a aucune raison que le ministère de la défense ne procède pas à des économies comme les autres ministères. Toutefois, elles doivent être réalisées en ayant à l'esprit qu'elles ont des conséquences de long terme. Nous devons certes nous interroger mais en posant clairement tous les enjeux et en définissant une ligne stratégique claire. Remettons à l'ouvrage ceux qui ont défini les orientations du Livre blanc ! Cette solution me semble la plus raisonnable et la plus responsable à l'égard des personnels militaires.