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Intervention de Bernard Kouchner

Réunion du 30 juin 2008 à 22h00
Règlement des comptes et rapport de gestion pour 2007 — Action extérieure de l'État

Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes :

Absolument, mais ce ne sera plus le cas dans l'avenir, car seuls les élèves de terminale étaient concernés jusqu'à présent et 20 millions supplémentaires seront nécessaires chaque année.

J'en ai parlé avec le Président de la République : je consens au maintien de la gratuité dès lors qu'elle ne déstabilise pas notre réseau scolaire, à condition que l'inscription des élèves locaux soit financée ou facilitée. Même s'il est essentiel que les filles et fils d'expatriés continuent de profiter de ce système irremplaçable, n'oublions pas que les étrangers, là-bas, ce sont les Français ! Les élèves locaux formaient 55 % des effectifs de nos établissements, mais ce taux risque malheureusement de décroître.

Je vous donne mon sentiment puisque le Président de la République m'a demandé… Je trouve injuste de maintenir cette différence mais je voudrais pouvoir m'appuyer sur d'autres éléments que les impressions que m'inspirent mes conversations avec les proviseurs et les parents d'élèves. En tout cas, pour l'heure, je n'ai franchement pas rencontré beaucoup de partisans de la pérennisation de la gratuité, du moins en l'état, mais peut-être convient-il de faire évoluer le système. J'en ai déjà parlé au Président de la République et je suis heureux que ces états généraux viennent à point pour que nous mettions ce sujet précis à leur ordre du jour car j'espère que cela m'aidera. Proposer d'instaurer la gratuité pour les élèves demeurant à l'étranger au même titre que pour ceux demeurant en France était évidemment une idée très généreuse, une bonne idée de campagne électorale, mais cette mesure a en réalité des effets pervers dont je voudrais que nous nous inquiétions. Quoi qu'il en soit, pour l'heure, nous continuons ainsi ; la mesure a été mise en oeuvre dans l'hémisphère sud et il est hors de question d'arrêter en cours. Dans les deux semaines qui viennent, tous les établissements du monde recevront les financements nécessaires à la première et à la terminale pour le début de l'année scolaire 2008-2009.

Les crédits de fonctionnement, monsieur le rapporteur spécial, doivent suivre la croissance continue des effectifs, qui s'élève en moyenne à 5 % par an. Nous recevons des demandes d'ouvertures d'établissement pressantes et je pense qu'il faut y répondre car il s'agit d'un outil diplomatique, culturel et d'influence primordial pour la France. Nous refusons pour le moment car nous n'en avons pas les moyens mais le plan de développement est là.

Je voudrais m'étendre sur le problème du défaut d'entretien. Cette année, à cet effet, nous avons reçu 5 millions, qui ont permis de répondre au plus pressé, mais les lycées que je visite sont souvent très mal entretenus. Un effort est nécessaire ; j'en ai parlé cette année avec le ministère du budget et nous avons obtenu une petite satisfaction mais il faudra faire davantage l'an prochain car il est beaucoup plus coûteux de rénover un établissement dégradé.

S'agissant de la sécurité, outre l'inclusion des établissements dans les plans de sécurité, il est possible de mettre sur pied une garde statique à l'entrée. Au lycée Blaise-Pascal d'Abidjan, c'est ce qui a été envisagé mais les responsables pédagogiques n'en veulent pas et je les comprends. Faut-il installer une porte blindée ou rehausser les murs ? Je souhaite que ce ne soit pas utile…

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