Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Michèle Alliot-Marie

Réunion du 30 juin 2008 à 22h00
Règlement des comptes et rapport de gestion pour 2007 — Sécurité

Michèle Alliot-Marie, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales :

Monsieur Caresche, comme vous l'avez noté, nous évoquons des sujets sur lesquels nous ne saurions faire de polémique. Je le répète : je ne cache aucun chiffre, qu'il reflète une difficulté ou une réussite – cette dernière se traduisant toujours par une diminution du nombre des victimes, ce qui va dans l'intérêt général.

En ce qui concerne les indicateurs, certains chiffres ne sont donnés que par comparaison des années précédentes. Ce que je souhaite, c'est une clarification des critères sur lesquels reposent les indicateurs, comme je l'ai indiqué à M. Bauer, président de l'Observatoire national de la délinquance. Nos indicateurs doivent être les plus précis possibles parce qu'il importe que nous rendions un compte exact de l'évolution de la délinquance. Telle est du reste la raison pour laquelle j'ai créé une délégation à la prospective et à l'analyse stratégique : la délinquance, loin d'être monolithique, évolue et nous devons anticiper les conséquences de tout mouvement dans un domaine afin de nous demander si nous devons changer nos méthodes ou nos matériels. Tel est le rôle de prévision du ministre de l'intérieur.

En ce qui concerne l'élucidation de la délinquance de proximité ou de voie publique, le problème, contrairement à un crime ou à d'autres délits, tient au manque de traces. Même la police scientifique et technique, qui permet, par exemple, de trouver les empreintes digitales, est mise en échec face à un vol à la tire, qui ne laisse par définition aucune trace. La seule chose qui puisse le réprimer, c'est le flagrant délit ou l'usage de caméras. Du reste, un grand nombre de maires, de toutes sensibilités politiques, me disent qu'en raison de son caractère dissuasif, l'installation de caméras, par exemple dans un parking, entraîne une baisse immédiate de la délinquance à cet endroit et que lorsque l'aspect dissuasif n'a pas joué, l'image permet de donner une suite à l'acte délictueux. Il y aura donc un lien très net entre l'installation des caméras et l'augmentation du taux d'élucidation. Notre politique en la matière, visant à donner notamment à la police davantage de moyens pour agir, nous permettra d'obtenir de meilleurs résultats dans les prochaines années.

Quant à la délinquance financière ou “astucieuse”, qui entretient souvent des liens avec des réseaux d'Europe de l'Est, elle est multiforme. Je pense, par exemple, au procédé de récupération des codes des cartes bancaires introduites dans un distributeur ou, en zone rurale, à des formes d'escroquerie, en provenance d'Afrique, reposant par exemple sur la naïveté des victimes en matière de prêts d'argent à une personne se prétendant en attente d'un héritage considérable. Nous avons tous un rôle à jouer pour alerter les victimes potentielles.

Les autres sujets que vous avez abordés, comme M. le président de la commission des finances l'a observé, ne concernent pas le ministre de l'intérieur, mais celui de l'immigration.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion