Ce n'est pas un procès d'intention. On ne peut pas venir nous donner des leçons lorsqu'on a demandé à France Télévisions de se taire sur la situation de nos confrères. Vous pouvez le dénier pour votre part, monsieur le ministre des affaires étrangères, mais il y a au-dessus de vous un Président de la République et un secrétaire général de l'Elysée qui ont donné des ordres au président de France Télévisions. Nous ne pouvons pas accepter qu'on laisse dans l'ombre la situation de collègues qui ont essayé de faire leur travail.
Contrairement à ce qui a été dit à l'Assemblée, il ne s'agit pas, en Afghanistan, d'une participation au maintien de l'ordre, il s'agit d'une guerre, dans laquelle un certain nombre de militaires français ont perdu la vie. Quand il y a une guerre, il faut dire tout ce qui se passe. Le principe du journalisme, c'est d'aller jusqu'au bout, y compris en enfer, mais à condition de dire que l'on est en enfer et de pouvoir y pénétrer.
Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier sont allés au coeur de cet enfer, ce qui leur fut reproché au motif qu'ils prenaient des risques et qu'ils faisaient dépenser beaucoup d'argent à l'État : 10 millions d'euros selon le chef d'état-major de l'armée. C'est indécent au sens orwellien et cela relève de l'obscénité politique. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)