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Intervention de François Rochebloine

Réunion du 5 juillet 2010 à 15h00
Action extérieure de l'État — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Rochebloine :

Qu'est-ce que la présence culturelle française dans la mondialisation ? S'agit-il d'abord d'implantations ou bien de contenus, de messages, d'idées, de valeurs ? Faut-il repérer, attirer, former des individus, ou faut-il préférer toucher les masses ?

A-t-on bien mesuré qu'il s'agit aujourd'hui de dépasser, dans le débat sur la définition et le sens de l'action culturelle de la France à l'étranger, l'opposition caricaturale entre « culture au service de la diplomatie » et « diplomatie au service de la culture » – via le soutien aux artistes français à l'international ?

Par ailleurs, la langue française est-elle la base de tout ? L'action culturelle en est-elle dissociable, et si oui, faut-il néanmoins mener de front les deux missions ? Où, dans le monde, s'agit-il de faire porter l'effort en priorité ? L'universalité est-elle une donnée incontournable ? Faut-il privilégier les grands pays émergents au sein desquels la voix de la France porte peu ? Quel traitement réserver aux zones d'influence historique ?

Enfin, faut-il plutôt mettre en priorité l'avant-garde et la création – mais gare au parisianisme – ou privilégier les valeurs sûres et la tradition – mais gare aux clichés ?

Ces questions redoutables, la mission d'information sur le rayonnement de la France par l'enseignement et la culture a tenté d'y apporter quelques éléments de réponse.

Ces questions ambitieuses, l'agence culturelle et ses dirigeants devront les aborder, une fois dépassée la petite agitation concernant le nom de l'EPIC ou la composition exacte de son conseil d'administration.

Je souhaite bon courage à M. Xavier Darcos et à ses équipes pour y répondre et pour disposer de moyens qui soient à la mesure de l'enjeu.

C'est en ne perdant pas de vue cette perspective ambitieuse que le groupe Nouveau Centre votera en faveur de ce projet de loi.

Pour conclure, vous me permettrez, monsieur le ministre, de regretter que nous soyons aussi peu nombreux pour débattre d'un texte aussi important, comme cela avait d'ailleurs été le cas lors du débat qui précédait le Conseil européen, alors que nous sommes tous pour l'Europe. Voir une assistance aussi peu nombreuse, c'est quand même un peu regrettable. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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