Si toutes les garanties ne sont pas prises en ce qui concerne l'enquête publique et toutes les consultations nécessaires menées de façon à ce que la chose soit acceptable, alors on ne pourra plus créer un seul élevage en France.
À cet égard, ceux qui défendent la même position que vous, monsieur Le Fur, ont raison sur le fond mais tort sur la forme, parce qu'ils créent les conditions pour que la création de nouveaux élevages ne soit plus acceptée. Vous faites en sorte que l'on puisse brutalement regrouper, sur un site qui n'existe pas encore, sans enquête publique et sans étude d'impact, 2 000 ou 3 000 porcs. Vous avez peut-être raison, sur le fond, d'accorder cette facilité aux agriculteurs, mais je vous mets au défi de réaliser cette opération. Les agriculteurs se trouveront demain dans l'impossibilité de le faire, parce que la population s'y opposera. Ils seront les premières victimes de cette facilité que vous voulez leur donner.
Je souhaite simplement, en dehors de toute passion, que l'on essaye de concilier les points de vue des uns et des autres. Bonté divine ! Ce n'est pas là une affaire de gauche et de droite ; les deux parties de cet hémicycle sont divisées sur la question.
M. Raison exposera rapidement les deux amendements que nous avons déposés. Vous verrez ainsi, monsieur Le Fur – et je remercie M. Herth de l'avoir reconnu –, que nous ouvrons la possibilité de raccourcir les délais. Nous donnons aussi de la souplesse pour l'installation par rapport au système des autorisations, en favorisant les regroupements que vous souhaitez.
Je ne souhaite pas, chers collègues, que nous rouvrions une guerre sur ce sujet uniquement pour une affaire de principe. Mettons-nous d'accord, tous ensemble, pour trouver la meilleure solution possible pour l'élevage porcin, mais aussi pour une agriculture durable. (Applaudissements sur de nombreux bancs des groupes UMP et NC.)