Cette pollution est notamment révélée par la prolifération des algues vertes, et elle coûte chaque année des millions d'euros aux communes du littoral. Le Premier ministre a parlé d'un plan de 120 millions d'euros. J'ai fait le calcul : depuis 1994, ce sont 840 millions d'euros qui ont été dépensés contre la prolifération des algues vertes et l'eutrophisation des rivières – tout cela en vain, puisque l'on va encore accroître la concentration.
Les cinquante députés qui, avec M. Le Fur, soutiennent cette mesure, trahissent l'esprit du Grenelle de l'environnement en favorisant ainsi le productivisme agricole.
Je vais reprendre mot pour mot ce que vous, monsieur le ministre de l'agriculture, avez dit à la commission la semaine dernière. Vous vous êtes déclaré défavorable à l'amendement pour deux raisons : « Premièrement », avez-vous dit, « nous ne devons pas envoyer le signal d'un retour en arrière en matière environnementale. » Or, quel signal envoie une telle mesure ? Tout le monde l'a compris en Bretagne, notamment les associations, mais aussi la plupart de nos concitoyens bretons. Il suffit de lire les débats dans Le Télégramme de Brest ou dans Ouest-France pour comprendre que la plupart des gens, j'allais dire l'immense majorité, sont complètement opposés à cette disposition.