Quels équipements sportifs ? Pour qui ? Et pour quoi faire ? Si la mission a travaillé sur les grands équipements, je m'associe aux observations de Mme Marie-George Buffet sur le manque crucial d'équipements pour irriguer l'ensemble du territoire et sur le vieillissement d'un grand nombre de ceux qui existent. Alors que les deux tiers des financements de ces équipements sont portés par les collectivités locales – des communes, majoritairement –, ces derniers devraient être davantage employés pour des équipements de proximité dédiés à une pratique sportive pour tous, en particulier scolaire, tandis que le financement de l'État ou celui des partenaires privés devrait servir avant tout aux grandes manifestations et aux compétitions de très haut niveau.
Ainsi que l'a souligné notre collègue de Marseille, il n'est pas normal que ces très grands équipements soient subventionnés par des collectivités locales, même si nous pouvons nous réjouir d'accueillir l'Euro 2016. L'importance des financements nécessaires à la participation des grandes villes à des équipements sportifs internationaux explique que ces dernières ne présentent pas leur candidature. Ainsi à Nantes, la mise aux normes exigée – sièges de 50 cm de large au lieu de 46 cm, agrandissement de vestiaires ayant pourtant accueilli les joueurs de la Coupe du monde de rugby 2007, espaces « VIP » – d'un stade construit en 1984 aurait nécessité 100 millions d'euros.
Le groupe socialiste, radical et citoyen a donc rappelé dans sa contribution qu'il serait nécessaire que l'UEFA revoit ses exigences : il n'est pas normal que pour accueillir deux matches dans un stade, soient imposées des normes démesurées dont le coût est excessif – je parle ici de dizaines de millions d'euros – et qui sont destinées à permettre l'accueil de quelques milliers de spectateurs supplémentaires pour des événements télévisés. Sur ce sujet des normes, quelles que soient les manifestations en cause, il nous faut accomplir un travail en commun avec le mouvement sportif pour refuser que, chaque année, soient imposées de nouvelles règles aux conséquences financières inacceptables pour les collectivités locales.
Enfin, je reconnais la nécessité d'une polyvalence des équipements, laquelle est une condition essentielle pour que ces derniers, à défaut d'être viables, ne soient pas trop déficitaires.