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Intervention de Yves Aubin de la Messuzière

Réunion du 18 février 2010 à 9h30
Mission d’évaluation et de contrôle de la commission des finances

Yves Aubin de la Messuzière, président de la Mission laïque française :

La spécificité de notre pays est de s'appuyer sur plusieurs instruments à la fois. L'existence d'alliances françaises et d'instituts culturels est ainsi un atout : j'ai pu installer à Pékin, voilà quinze ans quand la création d'un institut était impossible, une alliance française dont le conseil d'administration était présidé par une personnalité chinoise francophone. De la même façon, l'action de la Mission laïque vient en complément et en appui du réseau considérable géré par l'AEFE.

Il arrive que celle-ci déconventionne certains établissements, ensuite confiés à la Mission. Leur situation n'étant pas toujours très saine, il peut en résulter des difficultés pour nous. J'ai l'intention d'être très vigilant dorénavant : nous n'accepterons plus que des établissements dont la gestion est saine.

Le document d'orientation stratégique pour la période 2010-2012 est très clair sur la question de la cohérence : nous sommes certes autonomes et nous avons notre propre identité, mais nous faisons partie d'un réseau piloté par le ministère des Affaires étrangères. Notre action s'inscrit dans le cadre des grandes orientations de notre politique étrangère.

Pour assurer la pérennité et le développement du réseau de l'enseignement français à l'étranger, nous devons travailler ensemble avec l'AEFE, sans esprit de concurrence. C'est à l'ambassadeur d'y veiller au plan local. Pour revenir sur le cas des États-Unis, je rappelle que c'est Jean-David Levitte qui a confié à la Mission laïque française le réseau américain, qui fonctionne bien.

Le prélèvement de 2 % des recettes des établissements homologués serait une erreur et la MLF se retirerait si c'était le cas. Il serait absurde qu'il y ait deux opérateurs pour le même établissement, que ce soit aux États-Unis ou ailleurs.

Lorsque j'étais directeur de la coopération culturelle et linguistique, j'ai été frappé par le cas d'une institutrice française qui avait créé à Miami un petit établissement d'enseignement à la française en réponse à la demande de familles américaines qui étaient dépourvues de tout lien avec la France et même avec la francophonie. J'ai veillé à ce que cet établissement soit inséré dans notre réseau grâce à un certain nombre d'aides ponctuelles, d'un montant modeste. Tout en menant une politique d'offre, la Mission laïque française doit répondre à la demande,

À Bethléem, ce sont des familles qui ont décidé de créer un établissement pour lequel elles ont souhaité bénéficier, non de la tutelle, mais du label de la Mission, gage d'une certaine qualité : cet établissement bénéficie des services d'un conseiller pédagogique. Nous l'avons par ailleurs mis en relation avec le service de coopération culturelle de Jérusalem, ce qui n'était pas une évidence car on pouvait redouter une concurrence avec un établissement déjà installé à Jérusalem Ouest.

Nous ferons tout pour assurer la cohérence de notre réseau, car c'est effectivement un enjeu essentiel. Je trouve, pour ma part, qu'il est bon de disposer d'au moins deux instruments – l'AEFE et la Mission, à quoi s'ajoutent l'alliance israélite universelle et l'enseignement catholique privé, bénéficiant tous deux d'une homologation. Je précise que les établissements catholiques du Liban sont, eux aussi, très hostiles à une ponction de 2 %.

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