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Intervention de Yves Aubin de la Messuzière

Réunion du 18 février 2010 à 9h30
Mission d’évaluation et de contrôle de la commission des finances

Yves Aubin de la Messuzière, président de la Mission laïque française :

La Commission sur l'avenir de l'enseignement français à l'étranger a souligné le risque que la diminution progressive, sous la pression de Bercy, du nombre des professeurs détachés fait courir à la qualité de cet enseignement. Il ne faudrait pas que ce nombre chute en deçà d'un certain seuil. Certes on trouve dans les pays de notre périmètre traditionnel de très bons professeurs, mais il faut veiller à ce qu'au moins le chef d'établissement et une partie du corps enseignant viennent de l'hexagone.

Ceci étant dit, il s'agit là d'une évolution inévitable. Selon mes informations, le prochain projet de loi de finances prévoira une nouvelle réduction de 10 % du nombre des professeurs titulaires. À cela s'ajoute l'aggravation de la charge budgétaire des établissements. C'est pourquoi nous réfléchissons à la possibilité d'élargir le recrutement local d'enseignants, quitte à leur dispenser une formation spécifique, sur place ou via des stages en France. Au Maroc, notre réseau compte seulement 10 % de professeurs titulaires, avec un taux de réussite aux examens égal voire supérieur à celui de l'AEFE.

La qualité de l'enseignement est également menacée parce que l'on peut appeler le « phénomène du 9-3 » : en Tunisie ou au Maroc, de plus en plus de binationaux résidant en France profitent de l'effet d'aubaine de la gratuité et demandent à être scolarisés dans nos établissements. Cette tendance est renforcée par l'effacement du sentiment proprement « nationaliste » chez ces Franco-tunisiens ou Franco-marocains. Parmi les 5 000 élèves supplémentaires scolarisés par le réseau, deux tiers sont des binationaux. Si cet effet d'aubaine permet à leurs parents de sortir ces enfants de situations scolaires difficiles, on assiste parfois, dans les établissements, à des affrontements entre ces jeunes qui viennent de nos banlieues et les autres élèves.

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